Une Part De Chacun

La Nuit Est Claire

L'aube se levait lorsque Legolas se rendit au port. Il n'avait que peu dormi, accaparé par la suite de cette quête.

Il espérait qu'elle parvienne à sa fin. Mais il souhaitait également découvrir un peu plus le monde qui s'offrait à lui. Depuis son plus jeune âge, il n'avait quitté la Forêt Noire seulement deux fois, dans un but uniquement commercial.

Auparavant, le prince n'avait jamais rencontré de nains. Ces petits êtres étaient tant détestés par son peuple, qu'on apprenait aux nouveaux elfes des histoires sur une prétendue supériorité. Mais à les voir ainsi, épanouïs et chaleureux, l'ellon ne pouvait que les envier.

Ses pensées se dirigèrent alors vers Elenwë. Cette elleth l'intriguait. Elle semblait avoir été élevée dans un milieu elfique, pourtant elle ne les appréciait pas. Legolas sentait bien qu'une profonde animosité le séparait d'elle. La curiosité ayant toujours fait parti de son être, il voulait en connaitre la raison.

Au port, les nains les attendaient. Ils n'émirent aucun signe d'amitié, hormis Kili qui s'approcha de Tauriel.

Legolas l'observa faire. Il ne jugeait pas cela d'outrage, contrairement à ce qu'aurait fait son père. Il y a des années, il avait conclu que le cœur s'attachait sans que quiconque ne puisse faire quoi que ce soit. À sa gauche, il observa Tauriel sourire et saluer le nain quelques rougeurs sur les joues.

Le prince inclina la tête en signe de Thorin, puis resta en retrait, attendant patiemment l'arrivée d'Elenwë.

Cette dernière ne tarda pas, sautant d'un toit.

Legolas ne put s'empêcher de remarquer l'agilité des ses mouvements. Pour lui, elle demeurait une ombre.

L'elleth salua Thorin, puis se tourna vers lui. Un instant, ses yeux s'accrochèrent aux siens, avant qu'elle ne se détourne.

Écu-de-Chêne ordonna le rassemblement, et la compagnie forma un cercle autour de lui.

- Le maître de la ville nous fournira quatre barques, annonça-t-il. Nous devons atteidre le Mont Solitaire d'ici trois jours. Il ne faudra pas traîner.

Il répartit ensuite la compagnie en différents groupes, pendant que la foule se concentrait sur les quais. Le maître s'avança sur une estrade, tandis que les bateaux étaient amarrés près d'eux.

Legolas embarqua avec trois nains, qui lui dirent s'appeler Ori, Nori et Dori, et saisit d'une rame.

Du haut de son perchoir, le maître avait prononcé un discours faussement encourageant, puis, sous les acclamations de la foule, la compagnie avait fait voile.

Ils avaient navigué en formation, menés par Thorin. Venaient ensuite les barques de Tauriel et Elenwë, et enfin, celle du prince.

Durant toute la journée, il n'avait cessé d'observer l'elfine. Kili, son frère, ainsi qu'un autre nain avec un étrange châpeau discutaient avec elle, bien qu'elle ne repondaient que rarement. Elle se contentait de pagayer en fixant l'eau transparente du lac.

Quant vint le crépuscule, Thorin ordonna le rapatriement sur la côte.

Un nain passa dans les rangs en distribuant une portion des vivres que leur avait fourni les hommes, puis il se rassit en silence.

- Il nous faut instaurer des tours de garde, les prévint Thorin. Nous nous relayerons toutes les deux heures par groupe de deux.

- Je m'occupe du premier tour, annonça alors Elenwë.

Legolas remarqua que les nains semblaient peu enclins à participer. Son regard se posa sur Tauriel, mais il secoua la tête. Jamais Thorin n'accepterait qu'il veille avec elle. Il lui faudrait au moins une personne de confiance. Ses yeux dérivèrent alors vers Elenwë, assise dans l'ombre d'un arbre.