Que faisiez-vous dans ces montagnes ?

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Toute la compagnie glissa dans un couloir rocheux, dangereusement en pente.
Différents tunnels s'ouvraient un peu partout, assez larges pour accueillir une vingtaine de nains.

Elenwë tombaient derrière Bofur, la dernière dans cette longue colonne.
Elle tenta tant bien que mal de s'accrocher, mais ses doigts fins ne trouvaient aucune prise.
Heureusement, sa cape noire la protégeait du frottement contre le sol.

Devant elle, les nains hurlaient, paniqués par cette étrange descente.

Le tunnel tourna brutalement à droite et Gloïn se plaignit encore une fois.
Trop occupés, les autres ne daignèrent pas lui répondre, même si sur l'instant, tous étaient d'accord.

Enfin, la roche plongea, et Elenwë se sentit chuter. Elle ferma les yeux, pensant attendre le choc contre la roche.
Choc qui ne se fit pas attendre, mais qui fut moins douloureux que prévu.

En effet, quelques nains ayant atteris avant elle, lui servirent de matelas.

Elle se releva aussitôt, un peu embarrassée, et épousseta ses vêtements.
Elle voulut tendre sa main à Ori toujours par terre, mais son regard s'accrocha à une vision qui la fit frémir.

Une trentaine de gobelins se ruaient vers le petit groupe.
Vêtus seulement d'un pagne noué à la taille, certains portaient également des massus pourvues de piquants. De profondes cicatrices marquaient leur peau jaune, leur donnant un air profondement hideux.

L'elleth écarquilla les yeux, et sans un instant d'hésitation, remodela les particules autour de son corps. Aussitôt, elle disparut.
Bien que les nains aient pu apercevoir sa performance, l'heure n'était pas à la discrétion.

Afin d'éviter de se faire percuter, ce qui, aux yeux d'un autre aurait paru étrange, elle se plaqua sur ce qu'elle pouvait, c'est à dire le mur de la cage où la compagnie avait chutée.

Les monstres attrapèrents ses amis encore pantelant par les habits, et les trainèrent en dehors du piège.
La compagnie fut emmenée sur un ponton, encerclée par les créatures.

Lorsqu'elle eut plus d'espace, Elenwë prit un temps pour observer les alentours.

La cage où elle avait atterie, surplombait un gouffre dont ses iris d'elfe ne voyait pas le fond.

À la droite de la jeune fille, le passage empruntait par les autres la narguait.

Elle soupira pour se calmer, et toujours invisible, le suivit. Le bois ne craqua pas sous ses pieds, et elle en fut satisfaite. Bien que son don lui permette de passer inaperçue, il n'empechait pas pour autant les bruits.

Après le ponton, le chemin continuait sur un pent de roche lisse, longeant le mur de pierre.
Elle poursuivit son chemin sans un obstacle, jusqu'à ce que ce dernier ne tourne à gauche.
Arrivée au tournant, une clameur lui parvint, et l'elfe distingua un grand espace, au centre d'un cercle de pierre.

Sur cet espace, ses amis étaient donnés en spectacle devant une créature plus répugnante encore que ses congénaires.
Sa peau pendait de partout, du ventre, du cou... son pagne ne cachait pas grand chose et ses deux yeux brunâtres globuleux brillaient méchamment. Il appuyait sur ses pieds, écrasant les pauvres bêtes qui avaient été désignées pour cela.

Il chantait une chanson, assis sur son siège de bois, sous les acclamations de son peuple.
Les autres gobelins étaient postés sur le chemin rocheux qui longeait la paroi. Certains accompagnaient la mélodie avec quelques instruments de musique.

Un rictus dégouté couvrit les lèvres d'Elenwë, et elle dut se faire violence pour s'approcher de telles créatures.

Suivant la piste, elle zigzagua habilement entre les monstres, son corps se pliant à sa demande.
Bien que l'envie de tous leur trancher la gorge fut tentante, elle ne voulait pas attirer l'attention.

Une Part De ChacunWhere stories live. Discover now