Par ma barbe !

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Toc toc.

Le bruit qui retentit sur la porte coupa le silence qui régnait dans la maison.

Gandalf se leva de la petite chaise en bois de sorbier afin d'ouvrir la porte au visiteur.
Lorsqu'il tira le portail, étonnamment légèr, il aperçut un nain qui devait arriver à semi-hauteur de l'embrasure.

Son visage, jauni par la crasse, était couvert d'une longue barbe et d'une moustache tirant sur le gris. Ses yeux noirs brillaient dans la faible clarté.

- Vous êtes Gandalf le magicien ? Grogna-t-il.

- Ah ! Dwalin, vous êtes le premier, constata le vieil homme.

Le nain pénétra dans le vestibule, éparpillant la boue sous ses chaussures sur le tapis d'herbe.
Il observa la pièce de part et d'autre, d'un œil critique.

Il posa son manteau de fourrure sur un meuble de rangement et, guidé par son odorat, s'aventura dans la cuisine.

C'était une grande pièce, illuminée par une fenètre ronde, et capable d'accueillir une vingtaine d'hommes.
Au centre, une grande table de chêne était pourvue de nombreux plats dégageant une senteur divine.

Le nain s'avança vers la tablée, qui lui arrivait au dessus de la tête.
Il grogna, et entreprit de grimper sur l'un des hauts tabourets.

Une fois assis, il attrapa une carcasse de poisson, qu'il dévora salement, projetant de la sauce sur les murs.

Tandis que le magicien l'observait calmement enfourner plat après plat, boisson après boisson, un nouveau bruit se fit entendre.

Toc, toc.

Gandalf se rua vers la porte, pour faire face au nouvel arrivant.

Au dehors, un nain à la barbe blanchie par l'age, attendait calmement. Son gros ventre s'élevait paresseusement au fur et à mesure de sa respiration, et ses mains reposaient dans son dos.
Ses yeux brillaient de malice et d'experience.

- Enchanté ! Je me nomme Balin, mais vous, vous devez être Gandalf le Gris, se présenta-t-il.

- C'est cela même ! Répondit le magicien en serrant la main potelé du nain. Enchanté.

Le dénommé Balin, sourit et poussa légèrement l'homme lorsqu'il aperçut Dwalin.

- Mon ami ! S'écria le nain à la barbe blanche.

- Par ma barbe ! Répondit l'autre nain en posant son verre.

Soudain, tout deux se frappèrent tête contre tête, se poussant l'un l'autre.

Le magicien ne fit rien pour les arrêter mais le soulagement l'envahit lorsque les deux invités s'assirent à table, pour parler à voix basse.

Pendant plusieurs minutes, le silence était troublé seulement par les murmures des nains.

Tout deux se turent, quand résonna un coup sur la porte.
Le magicien se releva, pour ouvrir aux visiteurs.

- Fili, fit un premier nain blond avec une petite barbichette.

- Et Kili, continua un deuxième aux cheveux noirs de jais et aux yeux noirs brillants.

- Pour vous servir, ajoutèrent-ils en cœur en s'inclinant.

Gandalf les laissa passer et observa les accolades qu'ils firent à leurs camarades.

À peine la main sur son tabouret, quelqu'un toqua à la porte. Encore une fois.
Commençant à s'exaspérer, le vieillard partit d'un pas vif, pour ouvrir le portail.

La porte tirée, huit nains s'écroulèrent contre le sol. Tous différents.
Des jeunes, des plus agés, des roux, des bruns, des costauds, des petits (même pour des nains).

Le fouillis de jambes et de bras bougea lorsque leur propriétaires tentèrent de se séparer.

S'emmelant encore plus, Gandalf et les quatre nains durent les aider à se lever.

Une fois sur leurs pieds, tous se pressèrent autour de la grande table.
Tous burent et mangèrent goulument.

Et quand ils furent tous rassasier, ils entreprirent de ranger les assiettes et les couverts.

Tout en chantant, ils formaient une chaine jusqu'à l'évier. Ils jonglaient avec la vaisselle, la faisant voltiger entre eux, l'envoyant de bras en bras.

Lorsque tout fut propre et brillant, ils déposèrent soigneusement chaque plat en ordre.

Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence complet, une fois de plus coupé par le "toc, toc" habituel.

- C'est lui ! Annonça Gandalf d'une voix lugubre.

La porte, qui s'ouvrit, laissa entrevoir un autre nain. Different des autres par son charisme, ses longs cheveux noirs propres pendant dans son dos, il posa ses yeux sombres dans ceux du magicien.

- Gandalf, vous aviez dit que l'endroit serait simple à trouver, rala-t-il. Je me suis perdu.

Il entra lui aussi dans le vestibule, enleva sa cape de voyage et salua tous ses amis.

Lorsqu'il entra dans la salle à manger, sous l'œil attentif des nains, le calme régnait toujours.

Il s'assit au bout de la table, et devant avait été posé un roti encore chaud.
Accablé par son voyage, le nain commença à manger, gracieusement.

- Thorin, avez-vous amenez ce que je vous avez demandé ? Demanda le vieil homme.

Le descendant de la lignée de Durin répondit par l'affirmatif, et se pencha pour fouiller son sac en bandoulière.

Il en sortit un très vieux parchemin, jauni par le temps sur lequel était représenté une montagne et ses environs.

- Mes chers amis ! S'exclama Gandalf. Il est temps pour le peuple des nains de reprendre son royaume.

Une huée de cris de joie suivit son dicours et Kili et Fili tapèrent sur la table avec leurs petits poings.

- Je suis curieux Gandalf, expliqua le chef des petits êtres. Qui est donc notre hôte qui ne se présente pas ? Il ne devrait pas avoir honte de sa cuisine, c'était digne de mes ancêtres.

- Eh bien, si vous insistez pour le savoir, souffla l'homme.

À ces mots, Elenwë apparut dans l'encadrement de la porte, ses oreilles dévoilées.

Lorsqu'ils la virent, tous reculèrent. Thorin s'écarta de son assiette, tandis que d'autres cherchaient leurs armes en vain. Oïn hurla sauvagement dans la pièce et Kili s'empara d'une cuisse de poulet restante pour se défendre.

Seul le magicien semblait calme et lorsque le chef des nains s'en aperçut il hurla :

- Une elfe ! Vous nous avez emmené chez une elfe !

Une Part De ChacunWhere stories live. Discover now