Que faites-vous dans le coin ?

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Le soleil pointait à peine, quand Elenwë se redressa d'un coup de sa couchette. Son cœur battait à tout rompre, et ses yeux emeraudes fouillèrent la grange du regard. Affolée, elle repoussa sa couverture, et sortit ses poignards.

- Elenwë ? L'appela une voix grave qu'elle reconnut aussitôt.

Gandalf se tourna vers elle, son bâton en main. Il était assis sur une botte de paille, caressant de sa main droite le museau d'un poney tacheté de blanc. Ses prunelles grises transpercèrent l'elfine du regard, qui aussitôt, ne put que détourner les yeux.

Elenwë haletait toujours, et passa sa main sur son front humide. Tandis qu'elle se calmait, le magicien sauta de son perchoir, et s'approcha d'elle. Il s'assit auprès de son amie, lui tenant l'épaule en signe de réconfort.

- J'ai fait un cauchemar, murmura-t-elle.

Gandalf fronça les sourcils, perturbé, avabt de répéter d'une voix méfiante :

- Un cauchemar ?

Elenwë sentait le sang pulsait nerveusement à ses tempes. La peur lui comprimait toujoyrs le ventre, comme si on lui broyait l'estomac.

- J'ai rêvé que tout était noir. J'ai senti une haine comme jamais je n'en avais éprouvée. D'une puissance à faire hurler les plus grands. Cette colère, c'était comme si un feu embrasait la terre. Une lumière rouge dans les ténèbres. Et puis plus rien. Tout s'est tu, s'effaçant dans l'air.

Ses yeux grands ouverts restaient fixés sur le mur d'en face, mais son esprit revivait encore le même cauchemar.

Gandalf paraissait déconcerté, mais aussi légèrement effrayé. Il n'avait jamais vu l'elleth aussi apeurée, ce qui n'encourageait pas son enthousiasme. Il commençait déja à évaluer quelques possibilités, mais toutes lui semblaient impossibles.

- Ce ne peut pas être un simple rêve, avisa-t-il.

Elenwë lui répondit par un simple hochement négatif de la tête, toujours secouée par cette vision.

- Serait-ce un message des Valar ? Proposa le mage.

- Je ne crois pas aux Valar.

Cette réalité lui fit reprendre pieds, et elle se releva lentement, sous le regard intrigué de l'homme.

- Ce n'était surement rien, déclara-t-elle. Nous ne devons pas nous inquieter. Ce n'est pas la peine d'en parler aux nains.

Et elle tourna les talons, quittant son petit box à part. Elle retrouva les nains à l'autre bout de l'étage, là où ils s'étaient réfugiés.

La plupart dormaient encore, couchés sur leur petit nid de paille, et ronflaient comme un troupeau d'oliphants.

Elenwë sourit devant cette scène attendrissante, oubliant son mauvais rêve, et sentit Thorin se plaçait à côté d'elle.

- Comment allez-vous ? L'interrogea-t-il.

L'elfine fut surprise par la question du nain, qui pourtant n'était pas très familier avec elle.

- J'essaie simplement de me montrer aimable, je justifia-t-il en remarquant son sourcil haussé.

Elle rit tout d'abord de son manque de tact, puis lui indiqua :

- Bien et vous ?

Il grogna son assentiment, avant de partir reveiller les siens.

Lorsque Gandalf débarqua de nul sait où, Elenwë devina son regard sur elle. Génée, elle l'abandonna là, marcha jusqu'à la grande porte de bois, appuya son oreille sur le panneau.

Une Part De ChacunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant