Une Part De Chacun

Récupérez l'Arkenstone et revenez-nous vivante

La compagnie s'élança sur la terre ferme, en direction de la ville de Dale. Aujourd'hui était le jour de Durin. Certains nains angoissaient, craignant d'arriver trop tard.

Comme à son habitude, Elenwë fermait la marche, immergée dans ses pensées.

Le moment fatidique allait arriver. L'affrontement contre Smaug.

L'elleth pouvait presque sentir sur elle les regards confiants des habitants de Lacville. Elle n'était pas certaine de pouvoir assumer de telles responsabilités.

Faire la rencontre du dragon ne l'impressionnait pas. Elle craignait davantage de mettre en péril le continent d'Arda.

Elle soupira, puis se reconcentra sur le chemin cahoteux qu'ils empruntaient.

Thorin les mena tantôt à travers des plaines arides, tantôt des champs calcinés. L'absence de vie devait être le plus intriguant. Aucun animal, aucune plante.

Les elfes sylvains ne semblaient pas à l'aise, peu habitués à être à découvert. Ils tournaient la tête de droite à gauche, sillonant les environs du regard.

La compagnie parvint enfin à apercevoir Dale. Ils se trouvaient au sommet d'une pente qui surplombait une vallée. Il ne restait pas grand chose de la ville, hormis quelques blocs de pierres formant plusieurs tas difformes. Les ruelles étaient nettement discernables, seules parcelles de terre vierge de débris. Il restait quelques étalages, ainsi qu'une grande quantité de meubles et objets nécessaire au quotidien.

La compagnie ne s'attarda pas sur cette vision, et amorça la descente. Ils traversèrent ensuite les décombres en silence.

Une fois le village loin dans leur dos, les nains s'apaisèrent et reprirent leurs chamailleries.

En milieu d'après-midi, ils atteignèrent le pied de la montagne. Emerveillé, Elenwë la contempla, bouche bée.

- Il faut trouver des escaliers ! Déclara Thorin la sortant des vâpes.

Les nains sillonnèrent la pente des yeux, mais ce fut Legolas qui trouva l'objet de leur convoitise :

- Là-bas, déclara-t-il en désignant un point avec son doigt.

En effet, pris en étau dans la pente rocheuse, un étrange escalier permettait de grimper sur le versant. Hâtant le pas, la compagnie l'emprunta.

Quelques minutes plus tard, elle se retrouva au sommet, sur une plateforme de roche surmontant la vallée. Dans leur dos, le soleil continuait sa sinistre descente.

- Il faut trouver la porte ! Ordonna Thorin en s'agitant.

- S'il y a une clé, il y a une serrure ! Réfléchit Dwalin.

Le nain s'avança vers la paroi, donna un bruque coup de pied, et recommença. Nori lui faisait tinter une cuillère contre le mur.

- Arrêtes avec tes coups de pieds ! S'énerva-t-il. Je n'entends rien !

Elenwë observa les nains. Ils semblaient soucieux. Leurs yeux étaient rivés sur là où devrait se trouver la porte. Elle croisa ensuite le regard de l'ellon, qui lui aussi avait remarqué leur état.

Thorin se retourna, aperçu le soleil, et hurla :

- Défoncez-la !

Ses camarades se ruèrent sur la paroi, donnant de grands coups de tout les côtés, mais rien n'y fit.

- Arrêtez ! Vociféra Balin. Ça ne sert à rien ! La porte est scellée !

Affolé, Thorin porta son attention sur l'horizon. Il ne restait plus qu'une infime lueur de soleil. Les autres nains s'en aperçurent, et cessèrent aussitôt tout mouvement.