Je vous faisais confiance !

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À l'aube, Elenwë était déja debout. Déja que sa nuit avait été raccourcie par son entrevue avec Gandalf, Bard et Thranduil, elle n'avait en plus pas trouvé le sommeil.

- Bonjour miss, la salua Kili, bien dormi ?

- Bien, merci et toi ?

- De même.

Le nain lui tendit quelques biscottes de survie qu'ils leur restaient, et les accepta avec beaucoup de gratitude. Quoi de mieux qu'un bon petit-déjeuner après une nuit désastreuse à réfléchir encore et encore aux conséquences de ses actes ?

- Et Thorin ? Demanda-t-elle entre deux bouchées.

- Il est enragé. L'Arkenstone est encore introuvable et une armée d'elfes se tient à nos portes.

- Hm.

L'elfine grimaça. Cela lui coûtait de devoir mentir ainsi, surtout que Kili lui faisait pleinement confiance, encore plus que les autres nains. Si les elfes lançaient l'assaut...ne cessait elle de se répéter. Cette phrase avait creusé des sillons dans ses neurones, elle l'avait rongée jusqu'aux hippocampes, interférant sur sa vision du temps. Une minute lui avait parue des journées entières, une heure, à peine quelques secondes.

Kili l'observait. Ou plutôt observait-il ses yeux fixés dans le vide.

- Vous savez miss, personne ne vous en voudrait de rester en retrait. 

Hein ? Elenwë, ne comprenant pas où il voulait en venir, l'encouragea à poursuivre.

- Quoi que vous en disiez, Thranduil et vous êtes de la même race, vous êtes camarades. Thorin comprendrait que vous ne vouliez pas vous battre.

Ça, Elenwë n'en était pas certaine. Néanmoins, elle acquiesça, soucieuse de ne pas inquiéter Kili. Puis l'image de Tauriel lui revint.

- Et toi, que vas-tu faire ?

- Je ne sais pas miss, soupira-t-il, je ne sais pas.

Si Kili prenait un ton aussi grave, alors la situation était vraiment grave.

- Je n'ai pas trop le choix, ajouta-t-il sans conviction, je vais devoir me battre.

Elenwë comprenait l'enjeu. Il devrait entre sa morale et Tauriel, et sa loyauté envers son peuple. Le nain avait l'air affligé. Il gardait la tête baissée, les mains tremblantes, et le dos arcqué.

- On a toujours le choix, souffla-t-elle pour le rassurer.

Le nain se redressa, et elle lui lança un mince sourire. Ses yeux brillèrent un instant, puis il fit de même.

Après cette discussion matinale, ils se rendirent ensemble à l'armurerie. Les nains s'apprêtaient déja, sous l'œil attentif de Thorin.

Elenwe les observa enfiler cotte de mailles, heaume, casques et épées. La tension montait, et aboutit lorsqu’un cors sonna au-delà des murailles. 

La compagnie se précipita sur le chemin de ronde, mais les nains s'arrêtèrent net en découvrant l’étendue sans fin d’elfes amassés. L’elfine frissonna. Si son plan ne fonctionnait pas… Tais-toi, s’obligea-t-elle à penser. Le moment était mal venu pour paniquer. Si Legolas avait été là, il aurait peut-être pu apaiser la situation en parlant à son père, mais personne ne savait réellement ou était le prince et même s’il était en vie. Elenwe sentit son ventre se tordre. Il devait être en vie. 

Thranduil et Bard s’avancèrent, le premier sur un cerf majestueux, le second sur un cheval de trait. Tant de prestance en deux hommes pourtant si opposés, songea-t-elle. Alors que le roi elfe ne lui attisait qu’un froid dégoût, elle accordait au batelier un respect mutuel. Comme la vie est étrange. 

Une Part De ChacunWhere stories live. Discover now