Chapitre 98

310 29 0
                                    

⚠️ Attention ! Ceci est le dernier chapitre où vous pouvez proposer des idées pour accompagner le chapitre 100 !
Bonne lecture à tous !

-----

Un long moment, mes yeux restèrent posés sur le Trois Yeux, dont le corps ensanglanté gisait au sol. La balle qu’on lui avait tirée dessus l’avait atteint à la nuque, le tuant sur le coup. Ce n’était pas le tir d’un débutant, mais bien d’un expérimenté. 

En restant sur mes gardes, je redressai la tête, mais toute ma prudence s’envola lorsque je découvris Sorën, me faisant face, son pistolet fumant encore tendu devant lui. J’écarquillai les yeux. Mon ami plia son bras et baissa son pistolet, les muscles du visage crispés. Il agissait pourtant comme si cela était normal. Je comprenais maintenant pourquoi il semblait si familier avec l’arme à feu, depuis que je le lui avais donné… Depuis notre dernière rencontré, il avait appris à tirer, et plutôt bien.

Le regard de mon ami croisa le mien. Il me fit un geste sec de la tête, quelques secondes avant que mon Haki de l’observation ne réagisse. Je serrai mon saï en main en acquiesçant. D’un pas rapide, je me retournai et frappai la tête du deuxième Trois Yeux encore debout. Il s’effondra à son tour, bien que contrairement à son partenaire, il ne soit qu’assomé. J’eus un rapide soupir attristé. J'aurai préféré éviter les morts.

Après avoir fait quelques moulinets avec mes saï, je les rengainai puis me retournai vers Sören. Il eût l’ombre d’un sourire, que je lui rendis. Depuis cette rapide attaque et son tir, il semblait plus sûr de lui, comme si la colère et la rancune qu’il avait montré jusque ici s’étaient envolées pour révéler son véritable lui, du moins un lui que je reconnaissais... C’était vraiment étrange.

- Noah ! Tu peux sortir.

Sorën s’était tourné et avait interpellé notre compagnon. La Girouette, après quelques secondes d'attente, sortit de derrière le mur où je l’avais laissé. Malgré ses tentatives d'agir comme si de rien n'était, sa peur était apparente et je lui offris un sourire dans l’espoir de le rassurer.

- Tu es adulte maintenant, comporte-toi comme tel.

Il me répondit par un hochement bref de la tête. Bien. Je me détournai de lui pour regarder nos deux ennemis au sol. Plus important que leurs petites attaques, je me demandais depuis combien de temps ils nous avaient pris en filature, et ce qu’ils avaient bien pu nous entendre dire. Ont-ils eu le temps de communiquer notre venue à leur patron, ou au contraire agissaient-ils seuls ? Ils semblaient déterminés à tuer Sorën et je n’aurai pas dû baisser ma garde en l'envoyant seul retrouver mon équipage. Isolé de la sorte, il serait déjà mort.

Je secoua vivement la tête, me sortant de mes pensées. Ce n’était pas le moment de réfléchir à ce qui aurait pu se passer. Nous devions agir, vite et bien.

- Ne les faisons pas attendre. Sorën, où est-ce qu'ils traînent, d'habitude ?

L’intéressé hocha la tête, tandis que l’autre manqua de s’étouffer.

- Mais attends !... Ils sont au moins une cinquantaine, on ne fait pas le poids contre eux ! Et puis, tu as vu qu'ils sont plus forts que des humains ordinaires !...
- Ce n’est pas des rookies dont je ne connais même pas le nom qui vont me faire peur. Ce qui compte n’est pas de tous les massacrer mais de mettre leur chef hors-combat, comme ils ont tenté de le faire avec votre village. Sans leur tête pensante, ils ne seront plus une menace.

Je jetai rapidement un regard sévère à Noah. J'avais beau connaître son caractère et savoir qu'il était un peureux avisé, ma patience avec des limites.

- Si tu ne t'en sens pas capable, on peut très bien te raccompagner au Red Force et revenir ensuite. Tu seras en sécurité auprès des miens. 
- N-non ! Ça va aller, merci…

Ses joues s'étaient tout à coup colorées d'une teinte cramoisie. Il continuait de trembler, mais je ressentai également la honte qu'il éprouvait. Il avait honte d'avoir aussi peur tout le temps et il se forçait à agir avec nous. Je le remerciai d'un signe de tête, lui affirmant d'un regard que je veillerai sur lui, mais je n'eus pas le temps de le rassurer oralement avant que Sorën ne reprenne la parole, nous expliquant d'un ton débordant d'assurance que le repaire des pirates était situé au pub du village, en plein centre de celui-ci. En entendant cela, je ne pus retenir un sourire et un roulement d'yeux. Un pub. Évidemment. Voilà de quoi intéresser un grand rouquin de mon entourage, quand tout sera fini.

- Après ce petit contretemps, on pourra boire un coup. C'est bien. 
- Je me souvenais pas de toi en tant qu'alcoolique. 
- Que veux-tu, j'aime simplement profiter de la vie, Noah.
- Vous pouvez vous taire vous deux ? Partez pas gagnants, ils sont plus coriaces que les larbins qu'ils nous ont envoyé.

Alors que je m'étais permise un rire complice avec Noah, Sorën nous jeta un air réprobateur qui alimenta davantage mon envie de rire.

- Détends-toi un peu. Un bon rire ne peut que t'aider à être plus efficace.

Mon ami fit la moue. Je perds mon sourire. Délaissant Noah, je me rapprochai du chef du village. En posant une main sur son épaule, je lui murmura rapidement quelques mots :

- Ça n'a pas été facile pour toi, j'en suis consciente. Je ne sais pas quelles épreuves tu as traversé mais tu n'as pas à tout endurer tout seul. Aujourd'hui, je suis là, je suis avec toi et Noah, et je te fais la promesse que Justice sera rendue à ce village.

Le Frisé fronça les sourcils, mais je pus voir de la surprise dans son regard. Alors que je le lâchai, il ouvrit la bouche, mais je le coupai net dans son élan en leur jetant un grand sourire, à lui et à la Girouette.

- Eh bien alors, on y va ?

Une Question de Justice [One Piece]Where stories live. Discover now