Chapitre 52

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En m’y prenant lentement de manière à ne pas retomber, je me relevai. Je m’efforçai de ne pas trop tituber et d’ignorer la douleur et la faiblesse qui s’emparaient petit à petit de moi. Ma main était toujours posée sur ma blessure, et je fixai mon adversaire attentivement. À n’importe quel moment, je pouvais m’effondrer, terrassée par le plomb. Je ne devais pas me laisser impressionner par ce compte à rebours, je devais absolument vaincre avant de succomber. J’essayai de reprendre mon souffle, et de me concentrer. Mon Haki de l’observation devait être infaillible, le moindre écart pouvait signer ma fin.

Mon adversaire n’avait pas bougé, hormis pour essuyer le sang qui coulait de sa bouche. Il était toujours aussi imperturbable, toujours aussi menaçant, mais je ne me laissai pas duper par l’apparence qu’il se donnait. Je ne devais pas prêter attention à ses réactions, mais plutôt à ce qu’il préparait. Ses bras avaient petit à petit prit la consistance du plomb. Ce Logia était vraiment terrifiant. Non seulement il pouvait tuer de l’intérieur par ses propriétés toxiques, mais il pouvait aussi se solidifier et devenir aussi tranchant que n’importe quelle arme.

- Mon offre est toujours valable. Réfléchis bien.
- Quand je dis non, c’est non.

Je ne pouvais plus faire marche arrière, je ne voulais plus faire marche arrière. J’étais beaucoup trop fière et déterminée pour renoncer à mes idéaux, même au prix de ma vie. Je serrai les poings et les recouvraient à nouveau du Haki de l’armement, avant de puiser dans mes forces restantes pour me ruer sur mon ennemi. Je voulus le frapper, mais mes poings rencontrèrent ses bras en métal recouverts de Haki. Je fronçai les sourcils et redoublai d’attention en calculant au mieux mes coups. Tandis qu’un de mes poings retenait ses bras, l’autre se dirigea à pleine vitesse en direction de son ventre, et je réussis à le frapper. Il toussa et recula sous l’effet de l’impact. Son air stoïque l’avait quitté. Ses traits s’étaient tirés et ses sourcils s’étaient froncés, révélant un rictus agacé au plus haut point. Un ton dur lui échappa :

- Ça suffit.

Il avait à peine fini de parler qu’il lança son attaque. Il enchaîna coup sur coup, sans s’arrêter, sans me laisser le temps d’esquiver. Je fis de mon mieux pour parer, mais je ne pus éviter quelques attaques qui me firent serrer les dents, mais je ne me laissai pas faire. J’essayai de reprendre l’avantage sur lui. Nous finîmes poing contre poing, à pousser chacun de notre côté aussi puissamment que nous pouvions, au point que nos Haki finirent par nous éjecter tous les deux.

Every tomba contre le mur dans un souffle de douleur étouffé, mais je n’eus pas cette chance. Dans ma chute, je remarquai avec horreur que j’allais passer par-dessus la balustrade et m’écraser au niveau inférieur. Je tendis une main dans l’espoir d’attraper la rambarde, mais je la manquai de quelques centimètres, et alors que j’allais tomber, une main apparût et agrippa mon poignet. La main me tira brusquement contre la rambarde et me força à m’accrocher au rebord. Je sentis alors une douleur aiguë transpercer mes doigts, je poussai un couinement. Des larmes de souffrance aux yeux, je relevai avec difficulté la tête. Au-dessus de moi, je vis Every me considérer sans émotion. C’était sa main qui m'avait attrapé et qui était maintenant posée sur la mienne accrochée à la rambarde. Malgré ma vue moins précise que d’habitude, je pus voir de minces tiges dépasser de nos doigts. Cet enfoiré avait empalé mes doigts à la rambarde… Je serrai les dents, tentant de réfréner la douleur, tandis qu’il reprenait la parole.

- J’en ai marre de jouer.

J’entendis un bruit de coulissement. Comme si on sortait un katana de son fourreau, et je m’apercevais que c’était ce que le pirate ennemi venait de faire. Je ne ressentis aucune peur, aucune colère, malgré ma position désavantageuse. Ma curiosité l’avait emporté sur toutes les autres émotions face à cette étrange lame. Il s’agissait d’un katana façonné normalement, mais totalement blanc. Un blanc immaculé, qui le recouvrait totalement, la lame, la garde, la poignée… Ce n’était pas seulement un recouvrement, mais la matière avec laquelle il avait été crée. Mon coeur rata un battement. Le détenteur du logia du plomb maniant un métal blanc… Je blêmis et déglutis avec difficulté, alors que l’épéiste eût un sourire en coin, mi-ravi mi-malveillant.

Une Question de Justice [One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant