Chapitre 7

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Il se passa quelques heures avant que nous n'arrivions à la fameuse île. Nous mouillions l'ancre assez à l'écart du port, au cas où des Marines seraient sur place. Le soleil n'allait sûrement pas tarder à se coucher, mais il y avait encore beaucoup d'agitation en ville.
Sans nous faire prier par Shanks ou Beckmann, nous mîmes tous pied à terre, et tandis que mes camarades se ruaient vers un pub, je partis de mon côté, dans les ruelles, argent et lettre en main.

J'avais rapidement trouvé une boutique de vêtements, et en ressortis vêtue d'une chemise blanche, d'un pantalon noir, avec un sac sur l'épaule renfermant des habits de rechange et les affaires de Shanks. J'étais plutôt satisfaite d'avoir été si vite dans ce que j'avais à faire, cependant un pincement au coeur persistait. Selon le vendeur, aucun soldat de la Marine n'était sur place, donc aucun moyen de faire parvenir ma lettre à mon père...

J'essayai de me changer les idées en observant les différentes boutiques, et je me stoppai net en contemplant une vitrine. Dans celle-ci reposait plusieurs sabres, une massue, quelques pistolets, mais également une arme non-tranchante, composée d'une lame à bout pointu faisant la taille d'un avant-bras, et d'une garde aux deux bouts également pointus recourbée vers le haut : un saï. Mon arme de prédilection, celle avec laquelle je m'étais entraînée durant six ans et avais combattu pendant huit ans. Sans hésiter, j'entrai dans le magasin, et une fois à l'intérieur je me dirigeai vers le coin où étaient rangés les saï. Le vendeur ne me lança pas une salutation, mais j'avoue que je m'étais également passée des formules de politesse. J'étais davantage concentrée sur les armes, les examinant du regard.
Celui-là semblait trop lourd.
Celui-ci usé, il rouillait littéralement.
Trop court.
Trop long.
Ça c'est un trident, pas un saï.
Bingo !

Parmi la floppée que j'examinai, quatre saï soit deux paires me tapèrent à l'œil. Le métal gris brillait, les gardes étaient recouvertes de lanières noires, les pointes étaient très acérées. Des armes simples, mais d'autant plus attractives à mes yeux. Je pris deux des saï en main et les fit tourner entre mes doigts avant de ramener la lame vers l'intérieur de mon avant-bras. Je répétai la même action avec l'autre paire. Équilibré, maniable comme il le fallait, parfait. Ce fût un sourire sur les lèvres et le coeur léger que je dépensai le reste de mes berrys.
En même pas une heure, j'avais remplacé tout mon attirail de la Marine par un nouvel équipement, mon équipement de pirate. Avoir mes propres habits et des armes avec lesquelles j'excellais me faisais revivre.

Je me dépêchai de retourner au Red Force. Une fois à bord, je rejoignis ma chambre et m'assis sur mon lit, laissant tomber mon sac au sol. Je saisis mes gants pour les enfiler. Distraite, je laissai mon regard se promener, regard qui se posa sur mon manteau aux manches déchirées. Un faible sourire s'invita sur mes lèvres.

Je m'approchai du vêtement, et le décrochai du clou auquel il était suspendu. A l'aide d'un de mes saï, je perçai deux trous dans le tissu, au bas du col. Je passai alors un cordon blanc dans les trous puis je revêtis le manteau. Je le mis sur une épaule, le reste du vêtement tenant grâce au cordon qui passait sous mon autre épaule.

Je n'étais plus de la Marine. Je ne devrai plus porter cet habit. Mais malgré mon changement de statut, je restai pour la Justice. Une vraie Justice. Ironique, pour un pirate. Mais mes nakamas n'étaient pas comme les autres, je n'étais pas comme les autres.

Je pris le soin de glisser deux de mes saï dans le foulard rouge qui ceignait ma taille. Bien que nous étions sur une île sans danger apparent, on était jamais assez prudent. Je descendis du navire, et pris la direction vers la planque d'alcool que l'équipage avait investi. J'avais hâte de les rejoindre et de trinquer. Et il fallait bien que quelqu'un veille sur eux. Je soufflai du nez, retenant un rire.
Qu'est ce que j'aime mon équipage.

Une Question de Justice [One Piece]Where stories live. Discover now