Une Question de Justice [One Piece]

Chapitre 10

- Quiconque s'en prend à mes amis doit en payer le prix.

Ce ton calme et catégorique plongea la pièce dans un silence de mort. Notre capitaine se leva de sa chaise, et s'avança vers le pirate ennemi. Il n'avait jamais paru aussi impressionnant, il ferait décamper un monstre marin par son simple regard. L'ennemi n'était d'ailleurs pas loin de prendre ses jambes à son cou. D'un visage agressif et bestial, il avait d'un coup pâlit. Il tremblait tellement qu'il en lâcha son arme. Il tendit un doigt vers Shanks.

- T-tu es... Shanks le Roux !...

J'haussai un sourcil. Il était vraiment idiot. Même un aveugle aurait reconnu Shanks bien plus tôt.

Parfois, le calme était plus effrayant qu'une colère brute, et le calme olympien du rouquin en était la preuve. Je n'osai même pas bouger face à une telle tension.

- Oui. C'est moi. Et tu es entouré de mon équipage...

Il se tourna vers moi. Je restai totalement figée sur place tandis qu'il me désignait de la main avant de planter à nouveau son regard froid dans celui du baraqué. Il avait un petit sourire en coin, qui n'arrangeait pas pour autant la pression.

- ... Dont cette jeune femme fait partie. Tu comptes vraiment t'en prendre à ma nakama ?

Il avait légèrement haussé le ton, et ce fût ainsi que son aura intimidante termina d'effrayer le troubleur d'ambiance. Celui-ci étendit les mains devant lui et recula d'un pas rapide, les larmes aux yeux.

- Non non monsieur, bien sûr que non ! P-pardon, on s'en va et on revient pas, p-promis !

Il finit par faire volte-face, et partit en courant et pleurant avec ses sbires.
Le silence retomba. Tout le monde se regardait en chien de faïence.

Shanks fût le premier à éclater de rire, puis il fût suivi de nous autres. Voir ces petites frappes, ces brutes, partir la queue entre les jambes face à un Shanks menaçant nous faisait bien rire, mais cette réaction nous permettait également de détendre l'atmosphère et évacuer les mauvaises ondes. Tous rangèrent leurs armes et retournèrent s'asseoir. Ils se remirent à bavarder, boire et blaguer, comme si rien ne s'était passé.

Je me penchai pour ramasser mes armes, mais le capitaine fût plus rapide que moi. Encore. Il ramassa les saï et me les tendit. En les reprenant, je remarquai que le rouquin avait retrouvé son visage ouvert, ses yeux pétillants et son sourire. On aurait jamais cru que c'était bien lui, qui avait fait fuir le groupe il y a quelques instants.

- Tournée générale, à ces chers gentlemen qui viennent de nous saluer !

Ces quelques paroles déchaînèrent une nouvelle vague de rire, ainsi que des "ouais" puissants, heureux de retrouver de l'alcool.

Alors que les choppes furent pleines et que tout le monde buvaient, je profitai du silence qui s'était fait pour expliquer ma rapide aventure du soir et comment je m'étais débarrassée de ces brutes. A la fin de mon récit, je posai mon petit butin sur le bar. La bonne ambiance battait son plein et l'argent volé partit vite au profit de l'alcool.

- Je m'en vais de bon matin...
- Livrer le bon rhum de Binks !

La soirée se conclut ainsi, avec ce chant si aimé. En rentrant au Red Force, nombre étaient ceux qui étaient totalement saoûls, et déambulaient sur le pont en continuant de chanter de manière sonnant totalement faux. D'autres, plus raisonnables, partirent se coucher. Ce fût mon cas. Cette soirée, riche en rebondissements, avait finalement eût raison de moi, et j'eus à peine le temps de retirer mon manteau et mes armes que je m'écroulai sur mon lit.
Je me suis réveillée le lendemain. Pour le dîner.