Une Question de Justice [One Piece]

Chapitre 16

Il faisait beau. Le soleil tapait, mais un vent agréable empêchait une totale canicule. Avec cette nature luxuriante, on aurait pu croire à un paradis sur Terre.

Au vu de mes progrès, Beckmann nous avait accordé l'après-midi de libre, de quoi se reposer pour mieux reprendre. J'étais près de la mer, assise sur un rocher. Les vagues venaient quelquefois se fracasser, et je dois avouer que malgré le petit bonheur que je ressentai au contact de l'eau sur la peau nue de mes pieds, je ne pouvais m'empêcher d'avoir un goût amer dans la bouche. Il fallait plus que quelques gouttes pour affaiblir un possesseur de fruit du Démon, mais être aussi proche de l'eau, et ne pas pouvoir s'y baigner sans risquer la noyade était frustrant. Je me levai et d'un pas agile, je sautai de rocher en rocher pour rejoindre le rivage. Je marchai un peu dans l'herbe, avant de me baisser et de m'allonger sur le dos. Je fermai les yeux. D'ici, j'entendai le fracas des vagues mais je n'étais plus tentée. Je profitai simplement, au soleil et dans le calme.

Plus tard, en fin d'après-midi...

- Isis ? Isis !

Une main me tenait fermement par l'épaule, on me secouait sans ménagement. J'ouvris les yeux d'un coup et eût un grand sursaut, prise de court par un réveil aussi brutal. Dès qu'il me vit réveillée, Beckmann me lâcha. Il ne souriait pas, et au contraire, son sérieux pourrait jeter un froid et geler toute une végétation. Inquiète, je me redressai. Il devait s'être passé quelque chose d'important pour qu'il aie une telle mine.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

À présent, il me tournait le dos. Dans sa main, il serrait avec force un journal. Il ne semblait pas vraiment dans de bonnes dispositions et me répondit du tac au tac avec autorité, comme donnant un ordre.

- On part, tout de suite.
- Quoi ? Mais le mois n'est pas fini !
- Regarde.

Il finit par se tourner vers moi, et il me tendit le journal. Je le saisis et le dépliai. À la page sur laquelle je tombai figurait la photo d'un jeune homme au regard de braise et aux cheveux mi-longs sombres. Il avait un chapeau, un collier en perles, et sur son bras gauche se trouvait un tatouage étrange : un A, un S barré d'une croix, un C et un E. Il s'agissait d'une page sur Ace aux Poings Ardents, commandant de la Deuxième Flotte de Barbe Blanche. D'après l'article, il aurait été vaincu et arrêté. Son exécution était prévu pour dans une semaine au Quartier Général de la Marine.

Ce n'était pas la première fois que le nom d'Ace aux Poings Ardents me parvenait. Il avait une très grande réputation et un pouvoir de Logia qui donnait du fil à retordre à la Marine en plus d'être de l'équipage de l'Homme le Plus Fort au Monde, c'est pour cela que son arrestation me surprit.

- Tu n'étais pas encore dans l'équipage à l'époque, et t'expliquer tout de suite nous retarderait. Pour faire court, Shanks ne va pas rester sans réagir.

Je me levai et lui rendis le journal. Une telle nouvelle était impactante. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que la Marine allait se servir d'Ace pour attirer Barbe Blanche, et que l'Empereur n'allait pas hésiter une seconde à venir pour sauver son nakama. Une telle confrontation entre ces deux puissantes forces allait être violente, sanglante, une véritable guerre. Et si Shanks voulait se lancer dans une telle cause, Beckmann et moi devions le suivre. C'était notre devoir en tant que subordonnés mais également en tant qu'amis.

Après avoir remercié les géants pour leur accueil, nous prîmes la mer dans un bateau que les habitants nous avaient gentiment donné. Nous avions la carte de vie de Shanks, le voyage allait être assez facile. Enfin, c'est ce que nous pensions sur le moment.

Nous avions pris le large depuis quelques jours déjà, et le compte à rebours se faisait sentir. Malgré le manque de place, je continuai à m'entraîner sous les directives de mon mentor. Tandis qu'il assurait la navigation, j'effectuai des mouvements de combat, j'essayai d'enchaîner une chorégraphie d'attaque en alternant entre saï, Haki, Fruit du Démon et mains nues.