Fourty-eigh

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Sayuri descend de son cheval, prenant la tête de la marche en passant le portail.

-Ça va aller Sayuri ?
-Oui.

Les huit hommes se regardent, sachant très bien qu'elle est prête à faire demi-tour à tout moment. Ils arrivent devant la porte et l'oméga toque doucement, attendant un quelconque mouvement. Le battant de bois s'ouvre d'un coup, laissant apparaître une petite silhouette qui saute à la taille de la jeune femme.

-Tata !
-Bonjour petit crapaud.
-Tata ! Je suis pas un crapaud.
-Mais oui, c'est vrai. Tu es un beau petit loup.

Sayuri porte le petit garçon par dessous les épaules et le calle contre sa hanche.

-Parrain ! T'es là !

Yuan sourit et lui embrasse le front avant de le prendre, sachant que Sayuri va devoir avoir une discussion avec sa famille. Le groupe avance jusqu'à la salle à manger où toute la famille est assise, tous vêtu de noir.

-Tu arrives enfin ma chérie.
-Bonjour grand-mère.

Sayuri sourit en regardant sa grand-mère mais perd peu à peu son sourire en voyant son état. Elle s'approche et s'agenouille, prenant ses mains.

-Tu es malade ?
-Si tu venais plus souvent, tu saurais.
-Oh toi la ramène pas. Je te rappelle que j'ai gardé contact avec vous, t'aurais pu me prévenir au lieu de toujours me faire des reproches.
-Si t'aimes tant grand-mère, pourquoi t'as pas pris de nouvelles ?
-Tu veux que je t'en colle une peut-être ? J'ai envoyé en tout deux cent lettres, deux cent. Aucune réponse alors que toutes étaient dirigées vers grand-mère. Alors n'ose même pas me redire ça.
-Sinon quoi ?
-Ne te réduis en cendre et tu sais très bien sûr ça ne me fera ni chaud ni froid.
-Calme-toi ma chérie, elle cherche à t'énerver. Tu es venue avec les garçons ?
-Oui, ils sont là.
-Fais-les venir voyons.

Sayuri se lève, ignorant royalement sa famille, et fais signe aux alphas de venir à leur tour.

-Asseyez-vous les garçons. Ça faisait longtemps, comment vous allez ?
-Bien madame, et vous ?
-Ça va comme on veut.

La vieille femme pose une main sur celle de sa petite-fille, la sachant absolument pas convaincu. Le grand-père prend alors la parole, regardant en coin la jeune femme.

-C'est demain l'enterrement.
-C'est qui ?
-La sœur de ta grand-mère.
-Ça va aller grand-mère ?
-Oui, je vais bien. Ça va aller.
-Tu es venu juste pour ça ?
-Arrête de tourner autour du pot et dis-moi ce que tu penses.
-Tu es une petite égoïste Sayuri. Tu ne viens jamais nous voir, tu ne prends pas de nos nouvelles et tu es une source de problèmes. Tu es notre honte.
-Tu sais quoi, j'aurais jamais dû venir.

Elle enlève la serviette de ses genoux et se lève, la jettent dans son assiette.

-Sayuri...
-Non grand-mère. T'es la seule à être heureuse que je sois là. Tout le monde me voit comme le plus gros problème de toute la famille. Tout ça pour quoi ? Parce que j'ai refusé qu'un connard pose ses mains sur moi et me viole. Alors non, je ne reste pas.

L'oméga sort et claque la porte derrière elle, brisant ses vitres. Les huit alphas ne font rien, sachant que leur petite fleur a besoin d'un peu de temps seule.

-Tu ne pouvais pas te taire ? Elle vient seulement d'arrivée, je ne l'avais pas vu depuis deux ans.
-Elle est-
-Elle est ma petite fille ! Tu te rends compte qu'il ne me reste pas longtemps à vivre ? Je t'ai demandé qu'une chose Kiro, qu'une seule. Je voulais qu'on soit un semblant de vraie famille une dernière fois. Je n'ai même pas mon dernier fils avec moi, je ne voulais qu'un chose. Que Sayuri soit là. Et tu viens de tout gâcher parce que tu n'es qu'un petit con.

La vieille femme se lève difficilement, Azusa et Haru se précipitant pour l'aider.

-Merci les garçons, je sais que vous êtes ceux qu'il faut à ma petite fille chérie.
-C'est un honneur madame.

Elle sourit et se dirige vers la porte arrière qui mène au jardin, l'ouvrant et descendant lentement les marches pour repérer les cheveux roses et violets de sa petite fille, tout au bout du terrain. Elle l'a rejoint et s'assoit sur un banc, accueillant la tête de Sayuri sur ses genoux.

-Je suis désolée de t'avoir fait vivre ça. Mais dis-toi que c'était la dernière fois.
-Je ne veux pas que tu partes grand-mère. Je ne veux pas être seule...
-Tu ne seras jamais seule ma chérie. Je restes avec toi, dans ton cœur. Tu as huit merveilleux amis et je sais que tu as trouvé ton âme-sœur.
-Comment tu sais ?
-Je te connais, on a toujours été proches toutes les deux et c'est moi qui ai découvert que tu avais une âme-sœur. Tu as eu un jour, des reflets d'or dans les yeux. Seuls ceux qui ont une âme-sœur les ont. Je sais que tu l'as rencontré. Alors, comment est-il ?

L'oméga sourit et relève la tête, regardant sa grand-mère.

-Il est... tout ce qui peut me rendre heureuse. Il est un bêta, un peu plus grand que moi, une adorable bouille de lapin et... un peu plus vieux.
-Ça ne fait pas longtemps, n'est-ce pas ?
-Trois semaines. Et même s'il le savait, je l'ai plus que rendu vrai dans l'une des pires situations.
-Qu'as-tu donc fais ?
-Pourquoi moi ? Je l'ai juste sauvé d'un alpha. Mon côté dragon a trop pris le dessus.
-Mh, ça c'est de ma faute.
-La meilleure de tes fautes alors.

La vieille femme rit et essuie les yeux brillants de larmes de sa plus jeune petite-fille.

-Promets-moi que tout ira bien grand-mère.
-Je ne peux te faire cette promesse, tu le sais.
-Je voulais voir si tu allais me répondre ça ou non. Je t'aime grand-mère. Je suis désolée d'être partie autant de temps et que tu n'ais pas reçu mes lettres.
-Ton grand-père ne le sait pas mais je les ai toutes lu. Il faut être vraiment stupide pour penser que je ne pourrais pas avoir de tes nouvelles. Tu es la seule de tous mes petits-enfants qui a toujours été la plus gentille et la plus aimante de tous. Et notre relation est restée intacte. Tu sais, je ressens qu'il ne me reste pas longtemps. Je ne te demanderais qu'une seule chose.
-Tout ce que tu veux.
-Je veux le rencontrer.
-Doyoung ?
-C'est donc son nom, très joli. Et à ce que je vois dans tes yeux, il l'est toit autant à tes yeux. Alors je veux le rencontrer.
-C'est d'accord. Mais je veux qu'il n'y est que toi qui le rencontre.
-Et je narguerais les autres.

Sayuri rigole doucement et se lève, s'asseyant à côté de sa grand-mère.

-Fais ce qu'il te chante. Tu as tous les droits quand ça me concerne. Demain, je viendrais. Mais ce soir, je dors chez Azusa.
-Les garçons viennent avec toi ?
-Oui. Jamais ils ne me laisseront seule. Mais... après l'enterrement, je repartirais. Je demanderais à Doyoung et je reviens. Si tu vois une fleur pousser, rejoins-moi au café de la sœur de Haru.
-Ne t'inquiète pas, je garde l'œil ouvert.
-Je t'aime grand-mère, tu vas me manquer.
-Je t'aime aussi ma puce, très fort. Ton père t'aimait fort aussi, il te voulait tellement. Et ta mère ne vivait plus que pour toi.

Elle prend les mains de l'oméga entre les siennes, les lui embrassant.

-Quand je serais partie, je t'autorise à ouvrir la boîte qu'il y a sous le plancher de ta chambre. Personne ne l'a trouvé et même si quelqu'un la trouve, tu as la clé et c'est moi qui l'ai ensorcelé. Elle t'appartient mais je ne veux que tu l'ouvres que quand je serais partie.
-Je te le promets.
-Tu es magnifique et tu es forte, ne l'oublie jamais.

Elle lui embrasse tendrement le front alors que l'image d'un Doyoung souriant traverse l'esprit de Sayuri.

(1340 mots)

Je l'ai écrit d'une traité, j'suis fière
Je ne sais pas si ce chapitre vous a plu, je l'espère, mais moi il m'a beaucoup plu
Je voulais montrer la relation de Sayuri avec sa famille et surtout sa grand-mère

J'espère que ce chapitre vous a plu~
Ainsi que les petits moments où Sayuri parle de Doyoung
Kiss ! 🌺

𝔘𝔫𝔦𝔱𝔢𝔡 𝔭𝔞𝔠𝔨Where stories live. Discover now