Dix.

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Ma meilleure nuit.

Sans jouer les connasses fleurs de roses, dormir dans ses bras, dans son lit... Ça m'avait vraiment manqué. Ils ont mis du temps à le laisser dormir avec moi là-bas. Encore plus à se résigner à l'idée qu'il allait pas pioncer dans le lit de camp mis à coté du mien.

Tout ça, c'est terminé. Aujourd'hui, ce matin je suis là. Ma place.Son odeur. Presque la nôtre.

Je réalise pas complètement, enfin si. Et en même temps ...

Vue comment il est lourd sur l'oreiller, il est encore profondément endormi. J'extirpe mon cul aussi délicatement que sa taille me le permette.

Je regarde rapidement sur mon téléphone, me brule la rétine au troisième degré sur mon écran, arrive à deviner malgré ma cécité naissante qu'il est à peine huit heures ... Putain ...

La grasse mat ... c'est interdit?

Je suis encore dans ma tenue d'hier. Je prendrais une douche plus tard, je ne vais pas prendre le risque de le réveiller maintenant. J'attrape un de ses joggings, garde mon débardeur, par contre je vire mon soutif, insupportable ... j'ai l'impression que les bretelles ont laissé une marque indélébile sur ma peau ...

Un chignon bas, à moitié attaché, cacher la moitié de mon visage devient une habitude, un coup de brosse à dent, ça fait le taff. Ha ... mes médocs, je joue le jeu, je n'ai pas le temps de déterminer si oui, ou non, j'en ai encore besoin, ça me rassure.

Je descends, leur toboggan, dans ma tête c'est un remake sur passage 9 3/4, je suis à la porte de sa chambre et l'instant d'après je suis dans le garage. La gamine en moi est en pur kiff.

En bas tout est calme, c'est à peine si j'ose me faire un café. Je ne sais même pas qui est là. Peut-être qu'il n'y a que nous?

Un bruit de frottement lourd, me fait sursauter. Ça viens du bureau de Darryn. Va pour le litre de café alors!

Je nous prépare deux tasses, mug ... Non, vue les taille des tasses ... vases de caféine est plus réaliste.

Je suis par certaine de kiffer ce que je vais voir. Devant sa porte, je prends mon courage à deux mains, deux jambes, une tête et un cœur. Je mise sur tout ce que j'ai.

Je frappe, pas de réponses. Je recommence, et cette fois-ci je l'entends bouger, alors je m'introduis à l'intérieur de la pièce.

Il n'a jamais été méticuleux, ni très ordonné. Mais là ... Il vit ici maintenant?

Un canapé agrémente un coin de son bureau, le coussin enfoncé, et la couverture en vrac, me font comprendre qu'il dort ici. Vu l'odeur? depuis un certain temps. Le reste de la pièce est quand même "rangé" . Son bordel, organisé. Signé Darryn Pedersen.

Il me fixe.

Je ne sais pas ce qui me choc le plus ... Sa dégaine de toxico. Sa gueule de défoncer ... ou le mur derrière lui. Je reste figé dans mon mouvement, et je me sens trembler ... quand j'entends les tasses s'entre choquer dans mes mains.

Immédiatement il vient à ma rencontre, me débarrasse de mon offrande. Il se détourne pour s'en libérer à son tour en les posant sur son bureau. Je le suis, le contourne, hypnotisé par ce que j'ai sous les yeux.

Il prend place à mes côtés contemple à son tour, s'imagine surement ce que j'en pense. Rien.

- J'essaie.

Sa voix est tristement cassée. Je ravale le flot de salive qui me remplit la bouche, leur visage est partout ... j'ai la nausée. Je reprends un minima ... contenance, avant de lui répondre.

#2 Ne vie pas trop fortWhere stories live. Discover now