Vingt.

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J'ai souvent... longtemps, était persuadée, qu'une dernière discussion avec lui ... aurait pu m'aider à comprendre.

Comprendre pourquoi j'ai subi tout ça?

Pourquoi je l'ai laissé faire?

Pourquoi j'ai ... baissé la tête?

Mais ... j'ai une rage nouvelle dans le ventre, une haine viscérale qui me brule les chaires.

Elles ne sont pas là les vraies questions, oh que non !

Je n'avais pas besoin d'une conversation finale, ou d'explication pour fermer le livre. Les humiliations, étaient la fin. Les innombrables coups étaient la fin. Le manque de respect, était la fin. Son envie de me tuer, était un putain de point final.

J'ai cherché à m'échapper de sa prison, alors que j'avais la clé dans ma poche.

Depuis le début.

Est-ce que ... je suis ... vraiment sa victime?

Victime... quel mot dégueulasse

Je pense que, sur ma to do list d'auto flagellation ... je me déteste, bien plus que je le hais ... lui.

Il est 16 heures passées. Magnus ronfle à coté de moi. Je me souviens même pas du moment ou je me suis glissé dans les draps.

Une douche, une bonne douche.

Tout commence toujours part ça. Des gouts simples, une vie simple.

Au début de notre relation, j'étais en mode ninja, à essayer de faire le moins de bruit possible, mais j'ai vite compris, que mis à part un char de la gay pride bien énervé, rien ne le réveillerait, il n'a pas un sommeil lourd... non. C'est le sommeil, qui a un Magnus qui pèse une demi-tonne.

Même quand il ronfle, il est attendrissant. Canard vous dites?

La température de l'eau fait bouillir ce qui me reste de Vodka dans le sang ... j'ai la tête qui tourne, et ce petit souvenir de la matinée ne me déplaît pas.

Je cherche le flou.

Je choppe des fringues dans le tiroir, il ne me reste plus grand-chose à me mettre sur le cul, je vais devoir passer chez moi.

J'ai une consommation de fringues excessive, je n'ai jamais su remettre les mêmes trucs deux jours de suite. Mes tocs prendront toujours le dessus.

Devant le miroir, je dissimule les traits de mon visage, me nattent les cheveux sur le côté, les mèches de ma frange top longue, cache à merveille ce que je ne souhaite pas montrer.

Je remonte la couette sur lui, avant de descendre rejoindre Viggo.

J'entends sa voix depuis que je me suis réveillée. J'ai mis un temps fou à faire surface, et je sais qu'il ne bougera pas d'ici tant qu'il ne m'aura pas vue.

J'ai à peine touché terre, qu'une rafale blonde m'en arrache. J'enlace sa nuque, reste dans ses bras.

Son odeur de sécurité m'envahit, et en une seule seconde, je me sens enfin à la maison.

Il manque à mon équilibre.

- J'ai cru que tu ne descendrais jamais. Et "jamais" c'est très long connasse ...

Je glisse contre lui, retrouve le plancher des vaches, attrape son visage entre mes mains, embrasse le coin de ses lèvres.

- Je me suis endormi, je n'ai pas vu l'heure. Alors arrête de râler petit con, et offre moi un litre de café.

#2 Ne vie pas trop fortWo Geschichten leben. Entdecke jetzt