Vingt-quatre.

289 21 19
                                    

J'ai peu de certitude dans la vie.

Comme beaucoup de personnes, j'ai construit mes acquis avec l'expérience. Celle que j'ai glanée pendant mais quelques années d'existence.

La première que j'ai apprise et la suivante, le sang ne fait pas la famille.

La deuxième, les pires vices se cache derrière les plus beaux sourires.

La dernière, la vie a "toujours" plus d'imagination que nous.

La seule certitude que j'ai aujourd'hui, c'est que lui, je l'aime. Voilà, ça me suffit. C'est bateau est réducteur, parce que dans le fond, je suis peut-être une connasse, avec une dépendance affective maladive.

Je reste imbriquer dans son étreinte, sans avoir la moindre envie d'en sortir. Je sais trop bien que, la conversation qui arrive, ne va pas nous plaire. À tous les deux.

Alors lui comme moi on prend notre temps.

Mais je suis défoncé, et rester debout sans son aide et juste utopique. Il le ressent, m'éloigne de son corps tout en me tenant fermement par les épaules.

Me scrute des pieds à la tête, soucieux. Instinctivement, il regarde derrière moi, puis sur la table basse. Il y trouve un début de réponse.

Il murmure.

- T'en a pris combien?

- C'est important?

- Oui.

- Alors j'en sais rien.

Il encaisse le coup en silence. Sans rien ajouter, il passe son bras au-dessus de mes épaules, et prends la direction du canapé.

Je me laisse tomber dedans, sans grande délicatesse. Il prend juste le temps d'allumer une bougie sur l'étagère au-dessus de son bureau, éteint la lumière principale. Elle diffuse une lueur chaude est apaisante. Juste ce qu'il faut pour dessiner les contours autour de nous.

Un dernier aller-retour dans la salle de bain, y récupère ce que j'y ai abandonné. La range.

Dans le coin du canapé je galère comme une teubé à me recouvrir du plaide. Je m'y enroule temps bien que mal. Il me regarde faire, s'installe à l'autre bout. Une fois immobile ... lui comme moi, on s'observe.

Et j'ai le sentiment que la journée, ou l'année passe.

Il tousse, chasse une phrase qui lui reste dans la gorge, et c'est lui qui a le courage d'entamer les confessions.

- Comment tu te sens?

- J'en sais foutrement rien.

Recroqueviller contre mes genoux, j'apprécie la chaleur qui s'installe sur mon ventre.

- T'as envie qu'on en parle?

- Je pense que c'est toi, qui as des choses à me dire.

Il hoche la tête, lisse sa barbe entre ses doigts, il est nerveux je le vois bien. Il replis l'une de ses jambes entre nous. L'autre tressaute légèrement en appui sur les orteils. Il tente de dissimuler sa nervosité en frottant sa paume dessus.

- Je suis désolé.

- Je sais, mais encore?

Il fait rouler sa lèvre entre ses dents.

- Je sais que j'ai déconné tout à l'heure, n'aurais pas dû lui dire tout ça ... Mais je reviendrais pas là-dessus.

- Pourquoi?

- Parce que c'est vrai.

- Attention mon amour ... je suis plus chargé que Jagger avant son dernier concert, et Viggo est mon meilleur ami. Choisi tes mots, cette fois-ci.

#2 Ne vie pas trop fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant