Quinze.

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Je n'avais pas prévu de le faire, et pourtant quand Joas m'a demandé ... C'est venue comme une évidence.

Il ne m'a pas demandé pourquoi, il n'a pas surenchéri, il m'a laissé m'installer, et il l'a fait. Point.

Voilà ce que j'attends de mes amis. Ne pas avoir à me justifier.

On est chez elle, le temps que les gars, retourne la grange pour mon anniversaire "pas surprise". J'avais oublié le confort et le calme de cet appart... Malgré son absence, son odeur est partout, incrustée comme un parfum signature.

Je la regarde vagabonder d'un endroit à l'autre, redécouvrir son espace, et ça me saute aux yeux.

ça lui manque d'être ici.

Pendant une bonne heure, elle range des trucs qui sont déjà à leur place. Elle nettoie, aspire, aère. Elle se réapproprie l'endroit. Je suis incapable de la laisser seule ici, jusqu'à présent, on ne fait que passer, arroser ses plantes, récupérer des fringues, échanger des livres comme si elle passé à la bibliothèque.

Alors qu'elle est chez elle.

Est-ce que passer du temps seul ... lui manque?

Je la laisse gérer ses émotions, la journée a été mouvementée pour elle, est Liv est une femme sans filtre, ses crises maniaques en sont un signe flagrant. Alors je lui laisse le temps dont elle a besoin. Je fume un pétard, confortablement installé dans le canapé.

Je pense sincèrement, qu'une partie de son esprit oublie que je suis là.

Et comme à chaque fois, une fois que la bougie est alignée avec saturne, que les rideaux sont correctement gondolés, parce que oui, il y a une bonne et une mauvaise façon. Que les coussins sont symétriquement installés, elle s'apaise.

Ce truc fonctionne mieux que les médocs ... c'est fou.

J'ouvre mon bras, et quand elle se love contre ma poitrine, c'est moi qui m'aligne le centre de la terre.

Elle est chaude, la peau de son cou perle de sueur. Je suis fan de son odeur. Cette fragrance chaude, pas sucré. Il m'est impossible de décrire, ce que je sens d'elle quand je m'y perds.

Elle est chargée en émotion, trop forte pour elle. Ça je le ressens.

Je la laisse fumer, je n'ai pas envie de la voir retomber dans un remake wich de "the walking dead".

Mais ...

Mais ... la voir souffrir m'est insupportable. Je ne suis pas débile, je l'ai vue se charger, parfois bien plus que Darryn ... Et c'était avant! Comment, après tout ça ... une prescription aussi ridicule pourrait l'apaiser?

Je sais que c'est un cache-misère, le docteur Rousseau à raison, ça ne la soigne pas. Ça la maintient dans un flou confortable.Qui l'empêche de sauter dans le vide.

Mais qui ... qui pourrait lui reprocher d'avoir envie de ce confort-là? Après tout ce qu'elle a pris dans les dents?

Rien que d'y penser je monte en pression, je récupère le joint, creuse les joues pour prendre la plus grosse bouffée possible.

- Tu n'aurais pas dû marquer ton visage pour moi.

Sa voix ... est un murmure épuisé. Sa tête remonte sur mon torse, au rythme de ma respiration, dissimulé derrière sa touffe de cheveux, je ne distingue rien d'elle.

S'il l'a tailladé ... c'est de ma faute. J'ai sous-estimé cette sous-merde, carré comme un lombric sorti de l'adolescence, j'étais persuadé qu'il bluffait, et que de toute façon, j'aurais le dessus...

#2 Ne vie pas trop fortWhere stories live. Discover now