Vingt-six.

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Ma mère, qui est bloqué en face de moi, me fait les gros yeux, impatiente.

Je range mon téléphone, encore un peu sonner. Et trop bourré de la veille pour réussir à rationaliser l'info. La date est fixée.

Dans un peu plus d'un mois. Dans quatre semaines, tout prendra fin. Je ne suis pas prêt.

- Alors!

Elle s'impatiente en tapant du pied sur le sol en béton, ce qui résonne bien trop... L'onde du son que produit son geste se réverbe dans mon crâne, me vrille le cerveau. Lui répondre maintenant, avant qu'elle ne recommence.

- Ils ont fixé une date, le 8 octobre.

Elle est calme, prends appui sur mon établie, touille le sucre dans son café, recoiffe une mèche sauvage derrière son oreille et me dit;

- C'est une bonne chose. En vérité je trouve qu'ils ont trop fait trainer la procédure.

- Alors que moi, j'ai l'impression que tout date d'hier ...

J'ai du mal à garder les idées claires ... Liv ... Je dois aller la voir, j'ai dit à Chames que je m'occupais de le lui annoncer. Je préfère être là, plutôt que de la savoir seule je ne sais ou face à ça...

- Où vas-tu?

Elle marque un temps d'arrêt,

- Chercher Liv, je crois qu'elle est à la plage avec les autres.

Je lui parle tout en cherchant mes clés, agacé de ne pas les trouver à leur place! Putain!

Elle me les agite sous le nez, mais ne me les donnes pas pour auant.

- Où était-elle?

Elle me montre ma moto à côté;

- Tu les as laissé sur le contact.

J'ai fait ça moi? Bon ... elles n'étaient peut-être pas aux bons endroits ... j'attrape mon cuire et enfourche ma moto. Je m'apprête à mette mon casque quand;

- Je dois te parler mon fils.

- Plus tard maman ...

Elle souffle sans aucune discrétion, me montre que ma réponse la contrarie.

- C'est toujours plus tard avec toi, et au final tu n'as jamais de temps pour moi.

Je garde la face, mais je culpabilise ... elle dit vrai, et je comprends qu'elle puisse m'en vouloir. Mais tous les deux, quand on parle à cœur ouvert, ça finit rarement bien.

Je prends sur moi, sur ma patience. J'ai le cerveau embrayé sur Liv ... Et qu'elle me retienne, ça me tend.

- De quoi veux-tu parler?

- De toi ...

C'est à moi d'avoir de buffer, saoulé.

- Oh non maman, pas maintenant s'il te plaît...

- Ce n'est jamais le moment ...

Je la regarde bien en face, histoire qu'elle puisse voir aussi à quel point, moi aussi ça me contrarie.

- Pour dire quoi? Toutes les fois où on a essayé de le faire c'est partie en live. Je t'aime, tous les deux ont sait faire plein de choses, mais communiquer n'en fait pas partie. Alors non, pas maintenant.

Impatient, j'insiste en lui faisant signe de me filer mes clés.

- Va falloir pourtant, et cette fois-ci, je ne te laisse pas le choix.

#2 Ne vie pas trop fortWhere stories live. Discover now