#2 Ne vie pas trop fort

Trente et un.

Mardi.

Je suis d'une humeur massacrante. Dire que j'ai le moral dans les chaussettes, impliquerai le fait que mon "moral" soit encore en contact avec ma raison. Or, je pense l'avoir abandonné en chemin. Quelque part entre l'hôtel et l'appartement.

J'ai préféré resté un peu seule chez moi.

Magnus était loin d'être chaud, Viggo encore moins. Va savoir pourquoi ils continuent de se tirer la couette tous les deux. Je les aime, mais cette fois-ci je ne leur ai pas laissé le choix.

Je n'ai pas dormi seule depuis ma sortie de l'hôpital. Et j'ai idéalisé ce temps calme, comme une solution.

Être seul pendant un certain temps est dangereux, c'est addictif. Une fois que tu vois à quel point c'est paisible, tu n'as même plus envie de côtoyer les autres.

C'est toujours le risque avec moi, et je le sais.

Tout mon monde a toujours tourné autour de ça. Et je pensais qu'en passant un peu de temps seul chez moi, j'allais retrouver cette quiétude. Le calme, aligner les planètes et les oreillers.

Je me suis juste senti seule. Extrêmement ... seule.

J'ai passé mon temps à ruminer, pleurer et vouloir tout péter. Ma cuisine est si propre que je pourrais la vendre à un magazine d'ameublement. Au milieu de la nuit n'arrivant toujours pas à dormir, malgré la weed est les anxios ... j'ai fini par trouver une façon plutôt correcte de passer ma colère.

J'ai joué au Sims. Oui oui ...

Je n'assume qu'à moitié. Mais! J'ai pris un malin plaisir, à créer les répliques exactes d'Ivar et d'Eula.

Maline la petite.

Eula, je l'ai faite bouffer, bouffer et re bouffer. S'empiffrer de tout ce que je pouvais, elle est devenu énorme, incapable de bouger. Je l'ai transformé en Ronflex, et ensuite je l'ai laissé crever de faim.Très, très jouissif.

Ivar lui, je l'ai calé dans la piscine et j'ai retiré l'échelle. Quand sa jauge de vie frisée le rouge, je la remettais, le faisait sortir, reprendre confiance. Et bam je le faisais replonger et recommencer. J'ai continué sadiquement pendant un certain temps. Puis j'ai fini par ne plus remettre l'échelle, et je l'ai regardé coulé en fumant un pétard.

Je les ai numériquement tués. Meilleure thérapie, je veux rien entendre.

J'irais faire des tests un jour. En attendant ça m'a suffisamment détendu pour que je puisse m'endormir. Je vous le confirme, les serials killer dorment sur leurs deux oreilles.

Le réveil m'arrache la gueule. Je me suis tellement habitué à la nuit noire dans la chambre de Magnus, que le moindre rayon de lumière ici me tire du lit. Les vampires ont la belle vie dans le fond.

Je vais courir, juste la boucle autour du pâté de maison. Elle fait quatre kilomètres et ça me suffit bien. Je suis lourde, mes muscles sont liés et je n'arrive pas à prendre de plaisir cette fois-ci. En revenant à l'appartement je fais un truc que je n'ai pas fait depuis Mathusalem.

Je me pèse.

Quelle glorieuse idée de merde!

J'ai retrouvé mon poids de croisière, 75 kilos. Voilà.

Avant, j'aurais pleuré. Aujourd'hui je m'en fous qu'à moitié. Y'a du mieux.

Le mieux s'appelle Magnus.

Mon problème, c'est qu'une fois que je m'attache à quelqu'un, le respect que je me porte, dépend de la façon dont on me traite... Pathétique? Si peu ...