Trente-deux.

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Jeudi.

Une petite voix off dans ma tête compte les heures et les minutes. 

Magnus disparaît complètement sous les couvertures, sa respiration est calme, sereine. Il dort d'un sommeil agité, et moi j'ai compté tous les moutons, les cochons et les hamsters. 

D'ailleurs blague à part, mis à part en animalerie, ça vit ou ses bestioles? Ça me tient en éveille depuis genre deux heures, et je n'ai toujours pas trouvé de réponse. 

Je décide de sortir du lit, je ne suis pas capable de rester à rien faire. 

Une douche. 

Magnus ne dort que d'une oreille, je vais le réveiller à coup sûr. Ok, plan B. J'attrape quelques affaires et vais squatter celle de Douglas. Sa chambre est inoccupée depuis des semaines, il n'y verra pas d'objection. Puis au ire, il n'est pas là!

Je m'extirpe de la chambre comme un ninja en pleine mission; 

- Tu fugues? 

Je manque de faire une syncope. Darryn. Je passe de la tachycardie au soulagement. 

- Putain! Mais t'étais où? 

Il est là, j'aimerais m'agacer contre lui. Parce que ça fait trois jours que j'ai zéros nouvelles, mais à part des messages pop-up de "en vie". J'aimerais lui faire passer l'envie de nous faire tourner en rond comme des cons à le chercher pendant des heures... Mais son aspect m'en dissuade, et me refroidit instantanément.

Des cernes violettes lui mangent les joues. Est ce qu'il porte les mêmes fringues que lundi? Il est vouté, comme si son corps était trop lourd pour lui, sa main tressaute sans force contre sa cuisse. J'ai le sentiment que si je lui souffle dessus, il part en poussière. 

Et sa me bousille ...

- Pas loin.

Sa voix est éraillée, comme s'il revenait du Hellfest. Il pointe mes fringues du menton et me demande; 

- Tu fugues donc? 

- Tu te doutes bien que je partirais avec bien plus de dentifrice. 

Un sourire apparaît sur son visage, et ça assourdit toute la colère que j'ai accumulée depuis le début de la semaine. 

- En vrai je voulais squatter la douche de ton frère, Magnus dort encore et je voulais pas le réveiller. 

Il vérifie son téléphone tout en ouvrant la porte de sa chambre. 

- Squatte la mienne, j'irais après toi. 

Il n'attend pas de réponse de ma part, et rentre dans la pièce. Alors je le suis sans rien ajouter. 

Point météo, une tornade de force cinq à dévaster la zone, beaucoup de dégâts matériels, mais aucune victime n'est à déplorer pour le moment. Fin du flash info. 

Quand je rentre dans sa chambre, l'odeur de boules et de chips me submerge. 

Je suis tenté de faire demi-tour, moi et mes tocs ont en prends pour notre grade ... Mais je n'ai pas à juger, c'est son espace, pas le mien.

Il ouvre la fenêtre, une vague d'air fraiche remplit l'espace, en même temps que la lumière. Et je savoure les deux comme de l'eau claire.

- Désolé, je ne suis pas souvent là, c'est le bordel ... 

Il déplace une pile de fringue abandonnée sur son canapé, et s'installe sur l'espace libéré. 

- Vas-y, je tant pris.  

#2 Ne vie pas trop fortTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon