Trente - Sept.

231 21 40
                                    

- Qui?

Ma question reste dans les airs entre deux réalités ...

Une minute? Une heure? Le reste de l'après-midi?

Je perds la notion du temps, et de la révélation qu'il vient de me faire. Je lis la même surprise sur le visage de ma belle-mère.L'incrédulité. Le choc.

Sous le coup de l'émotion, j'avoue que j'ai du mal à rattacher les wagons. Je me laisse guider par Élisabeth, en pilote automatique, on retrouve le reste du groupe à la grange.

Magnus m'attend de pied ferme. Fébrile.

La voiture de sa mère n'est même pas encore à l'arrêt que je le vois foncer sur nous. En alerte, il pu l'inquiétude, sans perdre un instant de vie supplémentaire, je me précipite dans ses bras.

Il m'y accueille fermement, construit une muraille autour de moi. Je sens ses mains tâtonner dans mon ds, cherchent la moindre parcelle de peau à agripper.

Et je pleure ... Pleure comme je ne l'avais jamais fait auparavant. Respirez-me fait mal, comprendre encore plus. L'air entre par accoue dans mes poumons, me brule au passage.

À force de chialer la moitié de ma rétention d'eau, j'aurais dû être habitué à ses trombes de larmes que je suis capable de lâcher ...

Je nous trempe d'eau salée.

Tout mon corps tremble, de nerf, de peur et de toute la merde qui remonte avec. J'hésite entre hurler contre son torse et respirer. Si bien que j'entends à peine ses propres cris.

Comme une enfant, je me hisse sur la pointe des pieds, et passe mes mains derrière sa nuque. Sans escale, il me hisse sur lui, j'arrime mes jambes autour de sa taille. M'ancre sur son corps comme si je craignais que la tempête m'emporte loin de lui.

Je me serre contre lui au poing d'en avoir mal aux muscles, comme si notre étreinte se transformer en corps à corps de survie.

La terre pourrait s'arrêter, là maintenant, que je ne te tomberais pas.

La décompensation.

Je n'ai plus de force, a trop pleuré, crié ... je me transforme en une chose informe et molle.

La vie est ...

Heureusement qu'il me retient, sinon j'aurais glissé jusqu'à ses pieds comme une merde.

Autour de nous j'entends les graviers agoniser, grincer. Toujours dans ses bras, j'ose ouvrir un œil par-dessus son épaule, tout le monde est là. Dans un demi cercle de soutient.

J'y vois toutes les émotions ... un trop plein se ressentit.

Mais les yeux de mon meilleur ami me donnent toutes les réponses.

- C'est fini ...

Sa voix me transcende. Me traverse de part en part sans passer par la case cerveau. J'arrive pas à conscientiser ce qui se passe...

Doucement, presque timidement, je me décolle de m'ont rocher, et me laisse glisser au sol.

Il englobe mon visage de ses mains, chassent mes mèches rebelles, et rivent ses yeux dans les miens.

Le sien est noyé de larmes, sa barbe en est pleine, trempée. Ses cheveux libres sont en désordre. Et son regard ... ses yeux emplis de peine, et de soulagement ...

- C'est fini !

Une nouvelle fois, la vérité me fou au sol.

- Comment?

#2 Ne vie pas trop fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant