Quatorze.

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C'est seulement une fois devant le shop ... que je saisis toute l'ampleur de ce que j'envisage de faire ...

Je ne me suis jamais fait tatouer, je ne connais même pas la douleur, je ne l'imagine même pas à dire vrai... Le pire? C'est que je m'en cogne. Royalement.

Je suis tellement excité par l'idée, que je trépigne comme une conne jusque dans la salle d'attente. On est accueilli par ... un homme, un ... putain de mec plus tatoué que ... bordel je ne savais même pas qu'il était possible, envisageable, d'être aussi recouvert d'encre.

Genre, le corps ne sature pas?

Ils se prennent dans les bras, se tape fermement dans le dos, bonne grosse accolade masculine.

On adore ...

Le même moule, grand, stock, barbu. Mais sur un gabarit bien plus trapu que Magnus. Putain mais ils sont nourri à quoi les mecs du coin?

Je les laisse dans leurs retrouvailles et m'attarde plus sur l'endroit.

Ambiance loft, c'est grand, très grand, la musique se répand dans l'espace sans rencontrer le moindre obstacle, Rammstein ... Je valide!

Six tatoueurs sont dans leurs espaces, à peine séparer, seulement par des cloisons mobiles, entre eux, ils parlent, rigolent. Les clients allongés, assis sur les tables, participent eux aussi, l'ambiance est détendu, simple.

La déco, est à couper le souffle, chaque tatoueur à décoré son espace, son univers. Donc forcément, il y a de tout. Je ne sais absolument pas ou regarder, tout m'intéresse et je suis incapable de fixer un dessin plus de trois secondes, sans être attiré par le suivant.

Je m'arrête devant l'un d'eux, vide. C'est très féminin, les couleurs, en nuancier de bordeaux, se mélangent à merveille sur tout l'ameublement du petit endroit.

Comme un poisson hors de l'eau, je suis bouche bée. Les dessins mis en avant dans des cadres dorées, sont sublimes ... Encore une signature très féminine, des fleurs, des portraits, une empreinte de doigts aussi détaillés que sur un dossier policier, des motifs tribaux que je ne connais pas ... Un brin gothique chic ... j'adore.

J'entends Magnus arriver derrière moi, sa grosse voix surplombe la musique.

- Je te présente Joas, c'est lui qui a tatoué la plupart des miens. Joas, je te présente Liv, ma femme.

Y'as comme un flottement entre nous, pas inconfortable. Plutôt de surprise. Sa bouche s'ouvre et se referme plusieurs fois, il bégaye en silence...Ça m'amuse dans le fond, déjà de le voir aussi mal à l'aise n'est pas commun. Magnus c'est une force tranquille, serein, le voir passer d'un pied sur l'autre, jouer du regard entre moi et son ami tatoueur, qui ce m'est lui aussi à loucher, je jure...

J'aspire l'intérieur de mes joues, me retiens de rire ... Je ne surenchéris pas, je le laisse se démerder.C'est drôle.

Même si dans le fond, j'ai une furieuse envie de lui sauter dessus, de l'embrasser à pleine bouche ... Parce que oui, c'est bien la première fois que le sujet revient depuis cette soirée. C'est venue de lui, comme une vérité acquise.

"Ma femme"

Il veut toujours m'épouser ...

C'est joli comme chanson, non ?

Le dénommé Joas, le bouscule amicalement;

- Voyez-vous ça ? J'étais même pas informé! Le vagabond de ses dames est marié? T'as entendu ça Andrew?

Magnus le calme en tapotant sa main sur son torse, l'oblige à baisser le ton, il est incapable de se retenir de rire. Pas parce que la situation est comique, non ... c'est un rire de stresse.

#2 Ne vie pas trop fortWhere stories live. Discover now