L'Ombre d'Ares (Spin of des SOD) [Terminée]

Chapitre 5 : Léo - Sous surveillance

Les mains serrées sur mon volant je regardais dans mon rétro pour m'assurer que je n'étais pas suivi.

Putain mais quelle idiote !

J'aurais dû être plus vigilante, j'aurais dû la remarquer immédiatement cette foutu berline.
La même qui était dans la rue, la veille quand j'avais retrouvé Rhage dans cette ruelle.

J'avais enregistré dans un coin de mon cerveau la plaque d'immatriculation, la marque et la griffe sur le flan gauche.

Cette berline dans laquelle la jolie brune gémissait de plaisir.

Cette même berline était là ce soir, devant le Blue Moon.

Et croyez le ou non, mais dans mon monde ce genre de coïncidence n'existe pas.

Quelqu'un me suivait, je devais savoir qui et pour quelle raison. J'aurais dû le détecter tout de suite. Mais mon esprit avait été beaucoup trop distrait ce soir.

Phœnix.

Bordel de merde.

Du bout des doigts j'effleurais mes lèvres, je l'avais presque embrassé putain.

Bon, mes lèvres l'avaient à peine effleuré...

Ce type avait réveillé mon cœur en un seul sourire. Mon cœur froid, insensible, mort.

Pas si mort que ça visiblement, il avait littéralement explosé dans ma poitrine, et n'avait fait que battre à la chamade tout au long de la soirée.

C'était beaucoup pour une seule soirée, je n'avais jamais ressenti ça.

Ces palpitations, cette chaleur dans le creux de mon ventre, ces papillons.

Mais pire que ça.

Cette envie d'être touchée, que ses mains parcourent mon corps sans s'arrêter.

Ce désir brûlant et violent.

Je n'avais jamais ressenti de désir. Je connaissais tout du sexe, on me l'avait appris et enseigné dans les moindres détails.

Je savais parfaitement ce qui pouvait rendre fou un homme et même une femme.

Mais je n'avais jamais ressenti de désir.

Mes seules expériences sexuelles avaient un but bien précis. La manipulation.

Le sexe était pour moi une arme dont je savais me servir, sans éprouver le moindre désir. Jusqu'à ce soir.

C'était nouveau pour moi. Cette sensation de chaleur, les palpitations incontrôlées et irrégulières de mon cœur, cette sensation de manque dans le creux de mon ventre. Cette douleur terriblement excitante entre mes jambes.

C'était juste ... insensé.

Et ça m'avait distrait. Complètement.

Pour la première fois en vingt-deux ans j'avais lâché prise.

Je n'avais pas complètement occulté mon environnement, après tout j'étais aux aguets constamment, depuis le plus loin que je puisse me souvenir. Mais j'avais manqué de vigilance.

S'il n'avait pas été là je l'aurai repéré dès ma sortie du bar.

Mais il était là.

Phœnix.

J'avais vibré, complètement vibré pour lui et contre lui. Je pouvais encore sentir ses mains parcourir mon corps et son souffle sur ma peau.

J'avais vraiment apprécié sa personnalité, son franc parlé, son humour.