L'Ombre d'Ares (Spin of des SOD) [Terminée]

Chapitre 26 : Léo - Le poids du passé

Assise sur le sol de ma chambre, le dos collé au mur, j'essayais de reprendre pied. Et plus je serrais mes cilices, plus j'avais mal, plus je saignais. Mais rien ne venait.

Ce bien être que je recherchais dans la douleur ne venait pas. Parce que la douleur émotionnelle était trop forte.

Le visage d'Arès, pétrifié, dansait derrière mes paupières closes. Sa douleur et le choc de ma révélation l'avait mis à genoux.

Je savais que ça allait le blesser. Je savais que j'aurais du y mettre les formes. J'étais perdue.

Ces deux derniers jours avec Arès avaient été ... surprenants.

Chaque mot qu'il avait prononcé, chaque émotion qui était passée sur son visage était réelle. Je repérais les menteurs et Arès Turner n'en était pas un. Jamais.

J'avais compris qu'il ne mentait pas, ou qu'il était incapable de le faire. J'ignorais pourquoi mais je le savais et c'était tout ce qui comptait.

Encore quelques secondes ... S'il te plaît. J'ai besoin d'avoir l'impression que tu es à moi ... encore quelques secondes.

Et pour toutes les autres aussi Moon.

Cette nuit, passée avec lui m'avait fait me sentir vivante. Le voir dans cet état de terreur, perdu dans son cauchemar m'avait fait mal. J'avais laissé parler mon instinct sans réfléchir, sans analyser comme j'avais l'habitude de le faire. Une force m'avait poussé à le prendre dans mes bras, j'avais senti toute sa rage, sa peine, sa peur et sa douleur. Il sombrait et j'avais besoin qu'il revienne avec moi. J'avais besoin de revoir son visage arrogant, son sourire moqueur et ses yeux brillants de malice.

Je voulais qu'il revienne. Ou alors qu'il m'emmène avec lui. Il ne devait pas sombrer seul. Personne ne méritait de brûler dans son propre enfer.

Encore moins Arès Turner.

Et c'était ça le fond du problème. C'était un Turner.

Je l'avais oublié, j'avais oublié qui il était.
Il était le frère de Blade. Il partageait le même sang.

Mais je l'avais oublié.

Parce que c'était Arès.

Ce type sarcastique, cassant, arrogant, a l'humour aussi incisif que son honnêteté. Sa façon d'être, de bouger, de parler, de regarder le monde me touchait. Sa force physique, mentale et de caractère pouvait m'exaspérer autant que me faire vibrer.

Son empathie, sa perspicacité, sa loyauté me faisaient fondre.

Il m'avait emmené faire de la balançoire. J'avais ressenti ce bien être que je recherchais dans la douleur, je l'avais ressenti en faisant de la balançoire. Avec lui.

J'avais sauté dans le vide dès qu'il m'avait tendu la main, sans réfléchir. Parce que j'avais confiance en lui.

Je ne m'étais jamais senti aussi vivante, aussi bien, aussi libre. Pas parce que je faisais de la balançoire.

Parce que j'étais avec lui.

Le baiser, qui n'en était pas réellement un m'avait marqué au fer rouge.

Parce que c'était lui.

Je commençais à apercevoir un monde différent, un monde où je n'étais pas l'Ombre Léonelle Tate, ou je n'étais pas Liv, ou toutes les autres personnalités que j'avais.

J'étais moi.

Ce moi que je découvrais avec lui.

J'avais perdu de vue ce que j'étais et tout ce que ça impliqué pour lui.