Chapitre 25 : Arès - La douleur de son cœur et de mon âme

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Allongé sur le côté j'observais la femme la plus insaisissable que j'avais pu rencontrer. Pour la première fois depuis quatre mois que je la connaissais, je la voyais.

Son visage doux était détendu, ses yeux clos, sa bouche pulpeuse légèrement entrouverte, la rendait incroyablement belle. Mais ce n'est pas ce qui me percutait le plus. C'était ses traits fins et délicats qui étaient détendus, la rendant plus jeune et plus innocente qu'elle ne l'était en réalité.

Je savais qu'il ne fallait pas se fier à ce visage d'ange. Léonelle était une machine de guerre surentrainée, elle tuait de sang froid, elle était dangereuse. Mais aujourd'hui je l'avais vu. Elle.

Elle n'avait jamais été plus humaine qu'elle ne l'avait été en présence d'Elvira et Amon Petrova. Ces deux là avaient su voir son cœur, son âme. Elle les avaient laissé entrer dans sa vie, même si ça c'était mal fini avec Amon.

Elle avait mal à chaque réplique cinglante de cet enculé, il lui manquait. Quand elle m'avait raconté leur histoire j'avais senti la douleur de son cœur. Elle avait enfilé ce visage froid et impassible, et même si elle était douée pour ça, quand ça le concerné lui, elle n'arrivait pas à tout masquer. Où alors j'avais su lire entre les lignes. A force de l'observer, je commençais à voir en elle. Elle était abîmée.

Mais à ce moment précis, elle dormait. Elle était paisible, le visage tourné vers moi, un coussin dans le creux de son ventre, recroquevillée sur elle même, ses mains gantées qu'elle cachait, tenaient avec douceur le tissus. C'était la deuxième fois que je la voyais dormir de cette façon, je comprenais alors que c'était son habitude. Comme si elle avait besoin d'avoir quelque chose auprès d'elle pour se sentir bien, en sécurité. Quelque chose de réconfortant, ou peut être ... quelqu'un.

Cette vulnérabilité me fouettait l'âme et me donnait envie de la prendre dans mes bras. Je devais être réaliste, je ne pouvais pas la détester. Certes elle me tapait sur le système, mais je n'arrivais pas à ressentir du mépris ou de la haine envers elle.

Elle n'était pas Texas, elle ne le serait jamais.

Je me rappelais de notre rencontre, ma première impression avait été qu'un jour ou l'autre elle me mettrait à genoux.

J'étais en train de tomber.

J'essayais de me rattraper à tout ce que je pouvais, mais la gravité était trop forte. Sa gravité.

Son regard, son sourire taquin, sa façon de parler, de réfléchir, de se déplacer silencieusement, de garder son calme en toute circonstance. Sa manière de souffler mon prénom soit avec agacement, soit avec amusement, soit avec envie... J'avais jamais autant apprécier entendre mon prénom sur les lèvres d'une femme.

Mais je devais être méfiant malgré tout. Léonelle avait des secrets, mais aussi elle appartenait à un autre pour qui elle était capable de tout. Cette situation me rendait fou. Pourquoi elle ? Pourquoi fallait il que quelqu'un l'emmène dans la Pouponnière pour dénaturer la merveille qu'elle était, qu'elle aurait du être ?

Je l'imaginais enfant, avec un sourire à couper le souffle, un rire électrisant et une bouille d'ange avec un regard intense. Comment était il possible que l'on puisse torturer, entrainer et vendre une enfant, une petite fille qui n'avait jamais fait de mal à personne pour la transformer en une marionnette mortelle sans vie, sans âme et sans espoir ?

J'imaginais son petit corps d'enfant subir milles tortures, son corps de femme subir des sévices ... Les Ombres étaient entrainées au plaisir charnelle, elles le métrisaient mieux que personne. Je me demandais comment les gros enfoirés qui régissaient toutes cette organisation avait fait pour les entrainer et surtout à quel moment de leur vie ?

L'Ombre d'Ares (Spin of des SOD) [Terminée]Where stories live. Discover now