Charles et Nadia se ressemblent bien plus qu'ils ne veulent bien l'admettre, tous deux subissent la pression d'être des athlètes.
Nadia Ivanova X Charles Leclerc
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Nadejda rentre après son entraînement comme depuis une semaine. Elle s'apprête à rejoindre sa chambre à l'étage pour s'allonger dans son lit. Elle traverse le salon pour ranger ses patins dans le sellier, ses yeux s'arrêtent sur l'écran télévisé et l'ukrainienne ne peut s'empêcher de maugréer :
- C'est Kyiv pas Kiev.
Les parents de Carla sursautent à l'entente de sa voix. Ils se retournent en parfaite coordination pour observer l'athlète, elle a les yeux rivés sur l'écran télévisé qu'elle fixe avec acrimonie en écoutant les journalistes français.
Nadejda ne saurait dire les raisons qui la poussent à corriger les propos entendus à la télévision. Elle se souvient d'Anna qui disait Kiev avec la prononciation russe, ses parents disaient Kyiv et ça n'avait jamais déranger Nadejda d'entendre les deux prononciations jusqu'à aujourd'hui.
Ils éteignent précipitamment la télévision dans un geste maladroit et la patineuse quitte l'écran noir pour poser son regard sur ces derniers. Marc questionne d'une voix mal assurée :
- Ça s'est bien passé ?
Nadejda hausse les épaules comme à son habitude, elle n'aime pas parler de ses séances encore moins celles en intérieur, à la salle de musculation qu'elle déteste particulièrement. Elle repense au fait qu'elle ne s'est pas pesée depuis son arrivée, elle s'apprête à leur dire que le canadien ne l'a toujours pas mise sur la balance une seule fois, mais elle se contient.
Qu'est-ce que ça change ? Ils n'y connaissent rien.
Elle reprend son chemin vers les escaliers en leur indiquant qu'ils peuvent rallumer la télévision et de continuer de regarder le journal. Les médias ne montrent que des images de Marioupol bombardée par des missiles.
- Nadia, interpelle Christine. Nous allons manger chez la mère d'Arthur ce soir, est-ce que tu veux venir ?
Elle hausse simplement en montant les escaliers pour regagner sa chambre, elle entend vaguement la voix de la cinquantenaire lui dire qu'ils partiront aux alentours de dix-neuf heures.
Et Nadejda passe devant la chambre de Carla dont la porte est entrouverte. Elle pousse légèrement le bas de celle-ci avec son pied avant de passer la tête dans l'encadrement pour apercevoir la blonde sur son bureau, elle travaille et Nadejda n'ose pas l'interrompre.
Elle a arrêté les études à dix-huit ans. La Sambo 70 rendait l'éducation obligatoire pour chacun de ses athlètes jusqu'à leur majorité de consentement.
- T'as besoin de quelque chose ? souffle la monégasque en se tournant vers elle.
Un sourire bienveillant étire ses lèvres et Nadejda comprend qu'elle n'était pas bien discrète en essayant de ne pas la déranger.
- Est-ce qu'il y a une balance ?
Carla fronce les sourcils et l'athlète se dit qu'elle a peut-être mal prononcé le mot comme cela lui arrive parfois quand elle parle une langue différente du slave. Elle se répète une seconde fois en articulant du mieux possible et la monégasque acquiese.
