vingt-trois

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Nadejda n'avait jamais visité la capitale française auparavant

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Nadejda n'avait jamais visité la capitale française auparavant. Durant tous les étés passés sur la principauté, elle n'a jamais pris le temps de se rendre à Paris, elle préférait passer ses journées sur la patinoire pour s'entraîner.

Le haut de la Tour Eiffel est remarquable et Nadejda l'observe à travers la vitre de la voiture du monégasque. L'architecture d'acier surplombe la ville lumière et Nadejda se sent minuscule face à elle. Elle ne lâche pas des yeux ce monument historique jusqu'à ce qu'il finisse par disparaître derrière des immeubles.

- On pourra s'en rapprocher après, déclare Charles en voyant la déception de la patineuse.

La voiture qu'ils ont loué à l'aéroport finit par s'arrêter dans le septième arrondissement, non loin du Champ de Mars que Charles se promet de montrer à l'ukrainienne après leur rendez-vous dans l'ambassade. La voiture attire l'attention de nombreux passants et Nadejda finit par descendre de cette dernière aux côtés du pilote, elle inspecte la rue avant d'apercevoir l'ambassade.

Un drapeau bicolore, bleu et jaune, est accroché au bâtiment et le cœur de Nadejda se réchauffe instantanément en l'apercevant. Elle commence à marcher en sa direction d'un pas pressant comme si elle craignait de ne jamais l'atteindre.

Une queue s'étend devant l'immeuble, des dizaines de gens y sont amassés. Ils sont encadrés par des barrières les protégeant et Nadejda peut entendre des mots ukrainiens au fur et à mesure qu'elle s'approche, le cœur battant.

Sa main agrippe fermement le bras de Charles pour s'assurer qu'il reste à ses côtés en rejoignant l'arrière de la file. Nadejda ne prononce pas un mot, elle se contente d'écouter les conversations autour d'elle en se demandant si tous ces gens sont des réfugiés comme elle ou simplement des ressortissants étrangers.

Des images affluent dans ses pensées.

Marioupol incendiée.

Kyiv bombardée.

Un frère blessé.

Un amour tué.

Elle contient ses larmes avec difficulté en pénétrant dans le vaste hall. Pour la première fois depuis des mois, Nadejda a l'impression d'être chez elle et elle en est soulagée. Elle se sent à l'aise dans cet espace, ses talons claquent sur le sol composé d'une pierre lisse semblable à du marbre.

Ses pas raisonnent tandis qu'elle s'avance vers un guichet pour s'occuper de ses papiers. Elle tend son ancien passeport, désormais invalide, à la dame se situant derrière le comptoir dont les yeux sont soulignés d'un maquillage noir.

Nadejda ne remarque pas qu'un silence s'est installé, que les discussions se sont arrêtées. Des dizaines de paires d'yeux sont rivées sur elle, les administratifs et les ressortissants étrangers n'arrêtent pas de la fixer.

- мама, це Nadejda Ivanova.

L'athlète se retourne en entendant son prénom prononcé par une voix ukrainienne. Elle paraît brûlée par cette appellation, ses yeux chocolat s'arrêtent sur une petite fille tenant une peluche contre elle et Nadejda ne sait comment réagir.

C'ÉTAIT ÉCRIT » Charles Leclerc ✓Where stories live. Discover now