quarante-deux

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- Je me suis douté à la finale ISU que tu cachais quelque chose, avoue Sacha

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- Je me suis douté à la finale ISU que tu cachais quelque chose, avoue Sacha.

Sa sœur l'observe depuis son lit d'hôpital, elle est pâle. Un peu plus que d'habitude, sans doute à cause des effets secondaires de la chimiothérapie qui la mettent au plus mal tandis que le militaire continue :

- Je me souviens du choc que ça m'a fait de savoir que tu allais tout arrêter, sans préavis. J'ai toujours cru pendant des années que la seule chose qui pourrait t'arrêter dans le patinage serait une blessure. J'ai pensé pendant longtemps que ça serait des douleurs aux lombaires ou aux genoux, comme... comme celles que tu as précédée dans l'équipe de Tchaïkovskaïa... et à Noël, avant les jeux, j'ai cru que ça serait...

Il s'arrête, Nadejda voit bien qu'il contient ses pensées. Pourtant il a le mot sur le bout des lèvres. Il n'ose pas le prononcer si bien que l'ukrainienne le fait à sa place. Anorexie. Il n'est pas bien compliqué de comprendre qu'il parle de cette maladie et il s'empresse d'acquiescer.

- Alors quand tu as annoncé que tu arrêtais, j'ai compris. Je me suis dit qu'il y avait quelque chose d'important, de plus grave que tout ce que tu avais enduré avant et... tu n'aurais jamais arrêté par toi-même si tu pouvais continuer encore. J'ai compris que tu ne le faisais pas seulement pour Charles, mais pour toi. Et j'ai compris que tu ne nous avait pas tout dit.

Nadejda acquiesce, elle n'a pas menti. Elle a simplement cacher certains détails des derniers mois, elle n'a pas communiqué sur cette minuscule grosseur qu'elle a aperçu sur l'un de ses seins. Elle n'en a pas parlé, elle ne s'est pas inquiétée alors qu'elle était en pleine prise de poids et qu'il s'agissait sans doute d'une accumulation de graisses.

Personne n'aurait pu remarqué, personne ne pouvait l'apercevoir dénudée encore moins Charles qui ne l'a vue qu'une seule fois nue. Et la seule fois qu'il s'est retrouvé face à elle pour retirer ses vêtements et l'aider à enfiler sa nuisette, son regard ne s'était pas attardé sur son corps. Il n'avait fait que plongé son regard dans le sien pour la rassurer quant au fait qu'il ne se passerait strictement rien et qu'il ne commettrait aucun geste déplacé.

Puis, Nadejda se souvient de la finale où elle a été convoquée pour un contrôle antidopage. Deux contrôles antidopage dans une courte fenêtre de deux semaines, chose qui n'était jamais arrivée depuis des années. Elle pensait que tout ceci était dû à sa double nationalité russe, juste avant que le médecin lui explique le taux anormal d'une de ses constantes. Il voulait vérifier qu'il n'y avait pas une erreur sur l'échantillon sanguin prélevé.

Il n'y en avait aucune, c'est ce qu'explique Nadejda a son frère qui déglutit. Bien sûr qu'il comprend tout ce qu'elle veut dire, pourtant jamais Nadejda n'utilise les termes comme le faisaient les médecins à Korosten. Personne n'a utilisé les termes mais tout le monde les avait sur le bout des lèvres.

Un seul mot : atome.

L'atome où l'homme ne trouvera son salut nulle part, seulement sur un lit d'hôpital.

C'ÉTAIT ÉCRIT » Charles Leclerc ✓Donde viven las historias. Descúbrelo ahora