quarante-trois

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Nadejda n'a fait que dormir le jour suivant sa sortie de l'hôpital

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Nadejda n'a fait que dormir le jour suivant sa sortie de l'hôpital. Elle ne peut quitter le lit et le monégasque ne cesse de s'inquiéter, sans toutefois le montrer. Il s'occupe juste de rester à ses côtés, d'apporter parfois quelques petites choses à grignoter.

Elle doit reprendre du poids et Charles s'est donné cette mission. Il a refait le plein de yaourt dans le frigo et Nadejda a la désagréable impression de tout reprendre à zéro. Elle part de la case départ, elle reprend tout le chemin en mangeant des aliments simples.

Pourtant lorsqu'elle pique son yaourt avec sa cuillère, une sensation de plâtre effleure son palet et elle retrache immédiatement tout dans le petit pot en plastique sous le regard stupéfait de Charles. Elle grimace pour chasser ce mauvais goût sans y parvenir, elle déclare avec un haut-le-cœur :

- C'est pas bon, ça n'a plus le même goût.

Elle a compris ce que cela signifie, elle repose le pot et la cuillère sur la table de chevet avec dégoût. Ces habitudes alimentaires déjà faibles vont être affectées par ces changements du goût dûs aux médicaments. Elle soupire en se rallongeant dans le lit, déjà que son appétit et son plaisir de manger dont faibles, elle n'ose pas imaginer pas la suite.

Une larme roule sur sa joue qu'elle s'empresse d'essuyer, mais c'est trop tard. Charles l'a déjà aperçue dévaler sa peau pâle, elle est dans le mal. Il s'empresse de l'étreindre de ses bras mais il agit trop tard. Les premiers sanglots s'échappent de ses lèvres et ses pensées sont prises dans un épais brouillard.

- Si tu dois me quitter, c'est maintenant.

Sa voix tremble légèrement et elle sent le monégasque se crisper à l'entente de son accent slave qui l'écorche de l'intérieur. Nadejda ferme les yeux avec force, elle ne veut pas voir la douleur dans ses yeux clairs. Elle ne veut pas voir de la pitié sur son visage lorsqu'il se pince les lèvres avec force pour résister à cette envie viscérale de craquer.

Lui-aussi aimerait pleurer, il aimerait se réfugier en boule dans son lit et verser toutes les larmes que puisse donner son corps. Charles se pensait que tout ceci était derrière lui, que les maladies auraient disparu de sa vie après le décès de son père, mais il s'était enfermé dans une atmosphère mensongère.

- Je t'aime, Nadia. Je t'aime si fort que jamais je ne te laisserai. Je vais continuer de t'acheter tous les yaourts du monde jusqu'à trouver celui que tu aimes le plus.

Elle bredouille qu'il peut encore attendre longtemps avant qu'elle ne trouve la perle rare pour les aliments, encore plus pour les yaourts au goût nature. Pourtant, elle sent l'étreinte du monégasque se faire plus pressante et il avoue venant briser un peu plus son cœur :

- J'espère bien attendre le plus longtemps possible.

Par ses paroles, il tente d'insuffler un peu de sa force de vivre à l'ukrainienne, comme elle a pu le faire l'année dernière et sur ce début de saison qu'il a pu connaître. Il tente, il ne pourra pas regretter d'avoir essayé.

C'ÉTAIT ÉCRIT » Charles Leclerc ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant