Three

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« And , in the end, all I learned was, how to be strong, alone »

Elle

Les yeux rouges et bouffis, je traverse encore et toujours les même ruelles de ce coin oublié et intraversable de New York.

Je prie pour trouver cette parcelle qui me ramènera vers une zone sécurisée et normale. Un endroit où je ne craindrai pas pour ma vie.

Mais la situation n'est que complexité. Je suis prisonnière de mon malheur. Et je n'ai aucune solution qui s'offre à moi. Je ne peux pas crier à l'aide ; j'ai les mains liées et la bouche bâillonnée.

Pourtant ma conscience me pousse à me rendre, et ma peur de l'inconnu me dicte de foncer dans la prochaine cabine téléphonique pour appeler au secours.

Mais je sais aussi qu'à la minute ou je déclinerai mon identité, on me retournera à lui.
Parce que je suis sa propriété... et pour toujours.

On me cherche actuellement, je le sais sans l'ombre d'un doute. Je dois me faire discète parce qu'à la seconde ou je pousserai les portes d'un hôtel de ma catégorie sociale ou autre, le signal sera lancé. Et il viendra à moi sans plus attendre.

Entre la vie qu'il m'offre et celle dans laquelle je me plonge... Je ne parviens plus à savoir laquelle m'effraie le plus.

Je suis proie au doute, pire je commence à flancher.... Si rapidement. Démontrant à quel point, je ne suis rien, sans lui. Et que seule, je finirai par sombrer.

Mon regard accroche alors une silhouette féminine. Sa démarche est sensuelle, féline un temps soit peu, aguicheuse.

Elle porte des cuissardes en cuir et une mini jupe ultra sexy. Ses longs cheveux ondulés rouges atteignent le bas de son dos. Elle ne porte pas de collant et sa peau halée ne semble pas souffrir du froid extérieur. Je remarque qu'elle a opté pour une veste de la même matière que ses bottes.

L'ensemble est sombre, mais qu'est-ce qu'elle en jette. Et je ne vois aucun homme la siffler, ni même tenter de rentrer en contact avec elle.

Mes yeux la suivent encore jusqu'à ce que je la vois pousser la porte d'un bar aux allures de pub anglais.
Quelques hommes fument à l'extérieur. L'ambiance ne semble pas aussi hostile que le trottoir sur lequel je me trouve.

Alors galvanisé par un courage apporté par cette jolie femme aux cheveux de feu, je me décide à pénétrer dans ce bar.

Qui sait?  J'y trouverai peut être un semblant d'avenir la bas.

Je pousse difficilement la porte du pub, avec mes quatre sacs que je ne supporte plus du tout.

Je vais les bruler.

Sans aucune surprise tout les regards se braquent sur moi. J'ai l'allure d'une jeune ado qui revient d'une mauvaise expédition avec ma capuche sur la tête.

Mon sweat noir et ample Nirvana n'est clairement pas le dress code de l'endroit, ni même mon pantalon de jogging du même ton.

Ici, il n'y a que des mecs en cuir, tatoués jusqu'aux os. Ils sont effrayants. L'ambiance l'est tout autant d'ailleurs. 
Une brume blanchâtre ombrage l'endroit, rendant l'atmosphère suffocante. Un fond de musique aux allures de Pablo Escobar. Tout les signaux m'indiquent que je n'ai rien à faire ici, et qu'une fois de plus, il faudrait que je fuis.

One to oneWhere stories live. Discover now