Fourty three

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Avant toute chose, si vous avez spotify, n'hésitez pas à écouter « overcome » de Skott. Elle m'a bercé pendant l'écriture.

Elle

Après plusieurs heures de vol, durant lesquelles je n'ai fait que répéter dans ma tête, la scène qui se jouera dans quelques minutes, nous voilà enfin chez moi. Dans l'état de Georgie.

C'est ici que j'ai grandi. Ici que j'ai été très malheureuse aussi.

Le taxi nous conduit jusqu'à la demeure familiale. Et dire que ça fait des mois que je n'y ai plus mis un pied. Mon coeur bat frénétiquement quand je l'aperçois au loin. Enfin du moins j'aperçois les immenses palissades qui la clôturent. Ces murs épais et hauts qui m'ont tenu prisonnière pendant tellement longtemps.

Ezequiel n'a pas été très bavard durant le voyage, mais c'est sa façon à lui d'appréhender le moment. J'ai volontairement opté pour un voyage en avion, pour m'assurer qu'il n'ait aucune arme avec lui. J'ai confiance en lui, pas à son impulsivité.

Le gardien qui s'occupe de la sécurité du portail sort de sa cabine aux vitres teintés pour avancer jusqu'à la voiture. Je descend la vitre de ma portière. Quand il me reconnait, ses yeux s'écarquillent.

— Mademoiselle Riviera?! Je... Allez-y . Je vous ouvre, se précipite t-il.

Les grilles du portail s'ouvrent. L'immense villa que mon père a fait construire se montre enfin. Tout est à l'identique. C'est toujours aussi glacial et morbide.

— Ça paye bien d'être gouverneur, lance Ezequiel avec sarcasme.

— Ça paye pas si mal d'être chef de cartel non plus.

— Balle au centre, sourit-il.

Je lui tend la main, il l'entoure de la sienne.

— Promet moi que ça se passera bien Ezequiel. Promet le moi.

Mon amour reste un moment sans me donner de réponse, il projette son regard un peu partout. Certainement en train d'imaginer Isaac à cette même place.

— J'ai pas mon Beretta. Ce devrait te suffire non?

— Tu as tes poings et tout un tas de techniques de combat dont j'ignore tout.

— Ça se passera bien Mia, détend toi. Je tuerai personne.

— Merci.

— Du moins pas aujourd'hui.

Je lui donne une tape sur la tête. Un rictus prouve que je lui fais rire. Comment puis-je l'aimer autant?
Nous n'avons rien en commun et pourtant j'aime tout ses travers.


Nous quittons le véhicule, Ezequiel me suit de près. Ensemble, nous grimpons les nombreuses marches en marbre du perron.
La double porte d'entrée gigantesque s'ouvre alors que nous arrivons tout juste devant.

Sonia, la gouvernante se pétrifie quand elle me voit apparaitre.

— Mademoiselle Riviera?! C'est bien vous?

— En personne, annoncé-je le sourire aux lèvres.

Spontanément, Sonia me surprend en me plaquant contre elle. Une étreinte que je n'avais pas envisagé, mais que j'accepte avec naturel.

— Je suis si contente de vous retrouver Mademoiselle.

— Moi aussi, rétorqué-je sincèrement.

La jeune trentenaire se détache de moi et lance un regard vers l'homme qui m'accompagne. Elle doit se poser mille questions à son sujet. Vite, les présentations.

One to oneWhere stories live. Discover now