Thirty eight

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Elle

Je pense que mon père me recherche corps et âme et Jared ne doit pas agir autrement. Rien ne me fera retourner à eux. Absolument aucune force sur terre ne pourra me résoudre à quitter les bras de cet homme que j'aime.

Mon Ezequiel. Le destin a fait que nous devions nous trouver d'une manière ou d'une autre.

En rentrant du Palermo, Ezequiel glisse sa main dans la mienne tandis que nous nous faufilons dans l'ascenseur. Sans plus tarder, et à l'abris des regards des nombreux membres du CS posté un peu partout dans l'immeuble, les lèvres de mon beau ténébreux capturent les miennes avec soif.

Mon corps s'embrase pour lui en une fraction de seconde. Son parfum, sa chaleur, lui ; il est le seul qui compte désormais. Eternamente*. Et rien, absolument rien, ne pourra me faire sortir de cette bulle étourdissante.

— Je t'aime, glissé-je spontanément quand un petit son indiquant l'ouverture des portes, oblige Ezequiel à se détacher de moi.

Un franc sourire m'est destiné. Pourquoi faut-il qu'il soit si séduisant? Comment vais-je faire pour supporter qu'une autre femme puisse le convoiter comme le fait ouvertement Lana?

Penser à cette femme audacieuse, me grise subitement. Ezequiel s'empare de ma main une nouvelle fois et il me tire vers l'extérieur de l'ascenseur. Son oeil avisé me laisse comprendre qu'il a remarqué ce changement.

— Je te le dirai un jour, sois patiente, assure t-il.

Mon coeur bat fortement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me promette une telle chose. Cela balaie d'un revers toutes mes craintes. Et je souris à mon tour, naïvement. Les yeux brillants grâce à cet homme qui me donne, à chaque instant la certitude qu'il est la plus belle décision. La meilleure chose qu'il me soit arrivé.

Installés devant un programme télé que nous regardons à peine, sa tête repose sur mes cuisses alors que je suis assise. Mes doigts caressent la longueur de ses cheveux détachés. Ils sont brillants et d'un noir ébène. J'abaisse mon visage machinalement pour humer leur parfum. Une main caresse ma joue, nos regards s'accrochent automatiquement.

Je suis heureuse au point de pouvoir en pleurer.

Peut-il seulement le lire dans la lueur de mes iris?

— Annabella Sanchez... Qui était-elle pour toi? Si elle n'était pas ta vraie mère?

Bien évidemment je m'étais attendue à cette question. Il ne lui a pas fallut trop de difficultés pour comprendre que j'avais aussi menti sur ce point.

— C'était ma nourrice, celle qui m'a élevé après le décès de ma véritable mère.

Les yeux noirs d'Ezequiel ne quitte pas la trajectoire qui les relient aux miens. Ses paupières se referment lentement pour se réouvrir avec empathie.
J'inspire pour me donner la motivation de ne pas pleurer une fois de plus.

— Je considérais Nana comme ma mère. Elle a été la plus sincère affection que j'ai reçu durant mon enfance. Et si je suis devenue celle que tu vois aujourd'hui, c'est en partie grâce à elle.

Un sanglot attrape ma gorge. Pleure pas Serena. Ça ne la ramènera pas.

— Savoir que je ne la reverrai plus me brise le coeur...

Mes larmes coulent. Nana est un sujet douloureux, vif, compliqué. Je n'accepterais jamais la façon dont elle a quitté ce monde. Je me sens coupable. Coupable d'avoir cru mon père quand il m'avait juré qu'elle était simplement rentrée chez elle à New York. Quel beau menteur ! Il n'a fait que ça, me mentir. Je veux le détester. J'aimerai le haïr.

One to oneWhere stories live. Discover now