One to one

Seven

Lui

Je suis encore sidéré par l'intrusion de cette opportuniste. Je réalise difficilement que c'est bien à moi qu'on a fait subir une dinguerie pareil.

Elle pionçait chez moi, bordel !

Chez moi !

C'est quoi la prochaine étape? On me chie à la gueule c'est ça?! Mon oncle Salvadore me l'a toujours dit « Montre un gramme de passivité, et on t'écrasera ».

C'est clairement ce qui se passe. Je quitte le pays et voilà comment on me le rend.

Les idées fusent dans ma tête. J'ai des envies sanguinaires. Je me vois canarder tout ceux qui ont rendu possible cette situation. Et peu importe les dix ans d'amitié que j'ai avec Julio, je veux qu'il comprenne qu'on se joue pas de moi. Jamais.

Sale fils de...

Sa mère m'empêche de l'insulter. C'est une femme bien. Mais elle a enfanté une merde en boite.

J'inspecte la montre métallique au bout de mon poignet. Elle affiche quatre heure du matin. Je suis à deux doigts d'aller surprendre cet enfoiré dans son pieux. Et s'il est avec une gonzesse, c'est avec plaisir que je l'humilierai devant elle, en le mettant à genoux.

Je pars dix jours. Et on me respecte plus ! Moi?!

Je sers mon poing en scrutant le miroir disposé à l'entrée. Ça sera pas le premier que je brise !

Ma respiration est rapide. Putain de colère ! J'ai jamais su la canaliser... depuis toujours.

Lino aboie au moment ou je me décide à enfoncer mon poing contre l'objet affichant mon reflet. Je ressens même pas la douleur. J'ai l'habitude.

Moi c'est la trahison qui me fait mal.Le gout amère de la trahison...

Je marche avec un calme que je m'impose jusqu'à la salle de bain pour rincer ma main qui commence à saigner. J'ai l'impression que la colère me quitte un peu.

Mais c'est temporaire.

Il y a une deuxième brosse à dent, disposé à coté de la mienne.

Non mais je rêve? Elle se prend pour qui? Je suis son mec moi? Elle s'est crû où cette petite conne pour se la jouer « collocation ».

En colère j'attrape la brosse et la fout dans le trou des toilettes. Puis j'essaye de tirer la chasse !
Bien évidemment ça fonctionne pas. Mais je réitère une dizaine de fois en fixant le bout de plastoc tournoyer au font de ma cuvette. J'abandonne.

Je tamponne ma main avec une serviette tout en me dirigeant vers sa chambre. Bordel ! MA chambre ! C'est mon appart ! Et toutes les pièces ici sont à moi.

Je pousse la porte de cette pièce qui garde encore l'empreinte de son odeur. Elle sent bon cette conne !
Je remarque qu'elle n'a sorti que quelques affaires. Un gilet à capuche rouge est disposé sur le bout du lit, une paire de basket dans un coin de la pièce...

Elle est partie pieds nus, c'est vrai...

Puis mon regard noir capte une photo. Elle l'a disposé près de l'oreiller.
J'attrape la photographie pour l'inspecter de plus près. Une petite fille avec deux petites couettes brunes, que j'identifie comme la squatteuse, a la tête posée sur les genoux d'une jeune femme.