Thirty two

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Elle

Traverser la Ciudad n'est pas une mince à faire. J'ai le coeur lourd, et mes jambes ne veulent pas avancer. Les larmes ruissèlent encore. Les mots d'Ezequiel cognent dans ma poitrine comme un poignard aiguisé.

« Rentres Serena, je dois te tuer »

Réaliser que ma mort sera l'oeuvre de celui pour qui mon coeur bat, est la pire douleur que je n'ai jamais ressenti jusqu'alors. Je traine les pieds et erre comme une ombre en essayant d'atteindre la limite infranchissable de cette zone de non droit. J'y suis finalement parvenu. Je suis une ombre. La boule au ventre et les yeux rougis, je me démène pour quitter cet enfer. Mon départ est plus dur encore que mon arrivée. J'ai l'impression de tout abandonner. De tout laisser derrière moi. Tous , vont me manquer.

Ma peine et ma tristesse me tueront surement avant lui, avant cette balle qui détruira mon coeur.

Pourquoi Ezequiel? Pourquoi ne pas simplement m'aimer? Pourquoi ma mort? Pourquoi faut-il que ce soit la mienne qui doive assouvir ta soif de vengeance?

Après une bonne dizaines de minutes à courir comme une furie, je trouve enfin les portes de sortie. La fin du tunnel est proche. Et dire qu'il m'aura fallut presque un mois pour savoir m'y sortir seule.

A quel prix?

Je jette un dernier coup d'oeil, derrière moi. Immobile, fixant la noirceur de La Ciudad. Je rêve de le revoir heureux une dernière fois. Une toute dernière fois.

Une dernière larme et je fonce vers cette réalité qui m'est destinée désormais. Un avenir incertain et vide. Sans lui et sans ses bras protecteurs.

Je suis déchirée à l'intérieur. J'ai si mal. Tues moi maintenant Ezé. Je suis là ! Tues moi ! Par pitié !





Plus tard, un taxi me conduit au palace Hilton, dans lequel j'ai quelques habitudes. Je pousse les portes vêtues de mon habituel sweat rouge. Les employés me lancent des regards perplexes.

C'est donc ça de se faire juger en fonction de son apparence?

— Mademoiselle? Êtes vous sure d'être au bon endroit? m'interpelle un femme avec un tailleur bien ajusté.

Je lui lance un regard polaire, je n'aime pas son attitude. Ça n'est absolument pas le moment.

— Vous demandez à la propriétaire de la suite 1200 si elle est au bon endroit?!

Son visage se décompose, ses lèvres dessinent un « o » trahissant son embarras.

— Mademoiselle Riviera? Veuillez me pardonner. Je ne vous avez pas reconnu.

Je souffle d'épuisement avant de tourner la tête vers les ascenseurs.

— Devons-nous vous apportez quelque chose en chambre Mademoiselle? propose t-elle pour se racheter.

— De la tranquillité. Voilà tout ce que je désire, expliqué-je en tournant les talons.

Ce lieux ne m'apporte ni bien être, ni bonheur. Je me jette immédiatement sur le lit deux places de cette suite qui m'a été offerte par Jared. Ce même endroit ou j'ai passé de longues nuits dans ses bras sans m'y sentir à ma place. Des bras qui n'ont jamais su apporté la même chaleur que ceux d'Ezequiel.

One to oneWhere stories live. Discover now