Epilogue

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Elle

Il est mort. Il n'est plus.

Sur ce trottoir glacé il a rendu son dernier souffle, tandis qu'il m'arrachait des cries de douleurs. Mes larmes n'ont cessé de couler.

Son père est en face de moi. Ses yeux sont barrés d'un chagrin et d'une douleur indescriptible. Perdre le dernier de ses fils.

Ce fils qu'il adorait plus que sa vie. Ce fils qui m'a aimé et qui me voulait auprès de lui pour l'éternité.

Vêtue d'un tailleur noir, une larme roule sur ma joue, mon père glisse ses doigts dans les miens tandis que le cercueil est descendu dans la fosse prévue.

Des sanglots animent cet instant d'une tristesse sans pareil. Une peine qui me foudroie aussi à l'intérieur. Mon père m'offre ses bras afin que m'y blottisse. Je m'y plonge sans délai et laisse mes larmes trahir mon chagrin sans fin.

Je ne pourrai jamais l'oublier, quoi que je fasse, il m'a marqué au fer rouge. Son rire, son sourire, ses paroles me hanteront à jamais.

Papa dépose un baisé sur mon front. Il ne dit rien et se contente de me serrer contre son mètre quatre-vingts. Voilà tout ce dont j'ai besoin.

— Tu surmonteras cette épreuve ma fille, m'assure t-il en essuyant mes larmes avec ses doigts.

J'hoche la tête, le menton tremblant. J'y parviendrai, parce que je serai entourée de personnes qui comptent pour moi.

Papa, Oni, Julio, Romario... et lui.

Mon visage se tourne vers cet homme pour qui je donnerai tout. Adossé contre le capot d'une Porsches noir, il est là, vétu d'un cuir sombre et le visage à demi dissimulé derrière une paire de lunettes noires.

Ezequiel. Celui pour qui j'étais prête à mourir. Celui qui a sauvé ma vie, une fois de plus.

Mon père lui lance un regard avant de sourire.

— Va le rejoindre.

Un dernier câlin. Et puis je quitte l'enterrement de Jared ou seul une poignée de proches à fait le déplacement.

J'avance difficilement avec ma paire de talons dans cette herbe fraichement taillée. J'évite les tombes les yeux rouges et impatiente de retrouver les lèvres de mon amour.

En face d'Ezequiel je prend soin de ne pas lui faire à mal l'épaule en l'étreignant. Il sent bon. Il sent le réconfort.

Naturellement il m'entoure de ses bras et dépose un long baisé sur ma chevelure retenue en un chignon.

Nous restons un instant, sans parler. L'un contre l'autre.

Je n'aurai jamais supporter de le perdre, lui. Je n'aurai jamais survécu sans lui. Et juste le fait d'imaginer un monde sans son rire, me transperce le coeur et me noue la gorge.

— Ne meurs jamais Ezequiel, imploré-je naïvement.

Je l'entend rire, alors je relève la tête captant son regard brillant et doux.

— Alors continue à m'aimer Mia. Continue à le faire. Eternellement. Et je serai toujours vivant et à tes cotés.

Mes lèvres s'étirent. Je l'aime à en crever.

One to oneWhere stories live. Discover now