Fourty one

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Elle

Ma tête me fait un mal de chien. J'ai l'impression de l'avoir cogné quelque part. J'entrouvre les yeux. Incapable de reconnaitre les craquelures sur le plafond qui me fait face.

Ou suis-je?

Allongée, sur ce matelas aux draps jaunes. Je tente de me relever, quand une main me contraint à rester allongée. Instinctivement, je trouve le regard de l'individu. Coup dans le coeur. Ses yeux, je les ai déjà vu. Quand? Je n'en suis plus certaine.

— Tu me reconnais salope? m'adresse t-il avec arrogance.

Tremblante, je balance la tête de gauche à droite. Je peux pas mentir, la panique inhibe ma faculté à réfléchir. C'est alors qu'il saisit mon menton avec sa main pour approcher mon visage du sien. Son haleine alcoolisé me donne envie de dégobiller.

— Ton fils de pute de mec m'a tiré dans la jambe, tu te rappelles?

Mes yeux quittent sa trajectoire, des images me reviennent. C'est lui. La pire rencontre de ma vie. Je me trouve face à cet homme effroyable qui avait voulu m'enlever.

John. Voila tout ce que je sais de lui.

— Que me voulez vous?

— Je veux que tu payes.

— Pourquoi? sangloté-je comme une enfant désespérée.

— Pour ça, John me montre du doigt un siège roulant.

Et je comprend habilement, que la confrontation avec Ezequiel en est la cause.

— Je suis désolée, John.

— Rien à foutre de tes excuses à la con. Je veux que tu souffres et que lui aussi. Je veux qu'il souffre dix fois plus. Et quand j'aurai fait de toi ma chose, il comprendra enfin dans quelle merde il s'est foutu.

Le regard de mon ravisseur est bourré de colère, de haine, de rancunes. Je suis terrifiée et chaque membre de mon corps est pris de soubresauts.

Je jette mon regard vers la chaise roulante, puis vers la porte d'entrée. Si je cours, il n'y a aucune chance pour qu'il me rattrape si il est cloué à ce lit.

Dans un élan de courage, je le repousse et me precipite à corps perdu vers la sortie, la porte de la chambre est ouverte. Mon coeur bat rapidement. Je ne suis dans un état d'angoisse et de stress intense. L'adrénaline est ma ligne conductrice. Je ne sais pas dans quelle direction me rendre, je cours à corps perdu dans cet endroit que je découvre au fils de mon avancé. Un couloir dessert la chambre dans laquelle j'étais retenue, je le traverse avant de tomber sur un salon vieillot et sombre. Le mobilier est poussiéreux, les fenêtres barricadées. Une odeur de renfermé me monte au nez. Dégout totale quand je remarque la crasse dans laquelle l'endroit est plongé.

J'avance vers la porte d'entrée et tente de l'ouvrir. L'immense rectangle en bois est fermé à double tour. Je tente de faire céder la serrure du mieux que je peux. Sans y parvenir. Et pourtant je tire. Je tire de toutes mes forces. Je m'aide de mon pied en essayant de faire contre poids. Rien y fait.

J'hurle de colère en m'agrippant à la poignée.

— Ouvre toi ! Ouvre toi je t'en conjure, supplié-je désespérée.

One to oneМесто, где живут истории. Откройте их для себя