Eighteen

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Elle

Je sors très peu de ma chambre. Surtout quand Ezequiel est dans les parages. Je suis une charge pour lui. J'ai conscience que je lui impose ma présence, alors je ne n'utilise la salle de bain et la cuisine que quand il est à l'extérieur.

Lino vient souvent gratter à ma porte ces derniers jours. Mais je flanche pas. Je le laisse avec son maître, après tout, c'est ainsi que les choses doivent se passer.

Ça doit faire cinq jours que je ne les ai pas croisé tout les deux. Et pourtant, parfois, alors que je suis allongée sous mes draps, j'ai la certitude de le savoir derrière la porte. A quelques centimètres de moi. Lui, le puissant Ezequiel.

Je suis en train de me cuisiner un plat de spaghetti, quand on frappe à la porte. Je suis surprise. Ça n'est jamais arrivé. Je reste pétrifiée un moment et m'apprête à regagner ma chambre.

Une minute ! C'est peut être Julio. Si c'est lui alors ça me ferait un bien fou de le revoir.

Je me dirige vers la porte, observe dans l'oeillet. Personne. J'écarquille mes grands yeux noisettes. J'hésite à nouveau. Et puis dans un élan de courage, j'ouvre la porte pour m'assurer qu'il n'y ait personne.

Une silhouette vêtue de blanc se place en face de moi. Un homme d'au moins 1m85 est planté là, je relève la tête pour croiser son regard émeraude.

Il est beau. Ses cheveux châtains sont coupés courts. Il me sourit immédiatement. Ses dents sont incroyables.

— Ola mia bella, m'adresse t-il avec autant de malice que de chaleur.

Je recule d'un pas et tente de refermer la porte. L'inconnu la bloque avec son bras. Je panique et essaye tant bien que mal de l'empêcher à entrer.

Sans aucun mal il s'introduit dans l'appartement et claque la porte derrière lui. Je suis pétrifiée. Il a l'air de connaître l'endroit parce qu'il fonce droit vers la chambre d'Ezequiel.

— Ezé est là? me demande t-il.

— Peut être...

Ma réponse se veut approximative parce que je ne souhaite pas qu'il sache que je suis complétement seule et sans Lino. L'inconnu se tourne vers moi, affublé du même sourire. Un sourire séducteur avec un brin d'arrogance.

— Son clébard n'est pas là, si c'était la cas, il m'aurait déjà sauté à la gorge. Ce point me confirme qu'Ezé est pas là.

Merde...

Il tardera pas.

— Super. Je vais l'attendre ici.

Double merde. C'était absolument pas ce que je voulais. Je pensais le dissuader et le faire partir voilà qu'il s'invite ici.

Je fais quoi? Je me sauve? Seule, dans les rues de la Ciudad?

— Vous pouvez pas rester ici, osé-je lui dire en remarquant qu'il tourne dans la cuisine.

— Tu préparais à manger? m'ignore t-il.

Il soulève le couvercle de la sauteuse en aluminium, encore sur le feu. Ma sauce y mijote.

One to oneWhere stories live. Discover now