Twenty five

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Lui

J'ai fait un crochet à l'appart dans les environs de 20h. Lino était là. Seul. La squatteuse semblait absente. J'ai jeté un oeil dans sa chambre sans parvenir à m'en empêcher. Vide. Bizarre. Jamais elle ne serait sortie sans Lino.

Et puis sa chambre se trouvait dans un putain de bordel. Ses sacs de vêtements vidés sur le lit. Des pulls, des sous vêtements... et un tas d'autres trucs de fille non identifiés. Une anarchie inhabituelle, la concernant.

Une idée soudaine me glace. Et si son père l'avait retrouvé. Non ! Un sentiment étrange se mêlant à une panique maitrisée me fait saisir mon Beretta. Je vérifie chaque pièce de l'appart sans la moindre conviction que quelqu'un soit là.

Après tout, Lino s'en serait chargé personnellement.
Et puis d'abord, qu'est-ce qui me prend de m'inquiéter pour elle? C'est une grande fille. Vingt six ans bordel. A vingt six ans, ma mère nous avait déjà mis au monde Isaac et moi.

Je me dirige vers ma chambre, m'allonge dans le lit pour essayer de pioncer un peu. Mes yeux s'ouvrent automatiquement toutes les fois ou je tente de les fermer.
Faut que je la sorte de ma putain de tête !

J'ai beau me concentrer sur le CS, sur Oliver Rivera, sur cet enfoiré de Romario... je tourne en rond, je finis par revenir à elle. Elle obnubile mes pensées bien plus que de raison. Ça me fout les boules ! 

Je me lève brusquement de mon lit, inspire profondément et puis retire mon pull pour le jeter sur le sol de ma chambre. Torse nu je traverse l'appartement, pénètre dans la salle de bain pour m'offrir une douche froide, comme l'unique remède à mes tourments.

Les mecs du CS se regroupent certains soirs au Palermo. Ils y boivent des coups, approchent des meufs pas farouches, et certains s'adonnent même à des pas de danse approximatifs en plein milieu de la boite.

Incapable, de rester là, à m'inquiéter pour cette inconsciente, j'enfile une chemise noire, un jean, mon blazer et une paire de basket noire.

Je m'assure que Lino a de quoi manger, puis je quitte l'appart pour retrouver ma Kawasaki. En quelques minutes je me retrouve devant le Palermo. El Martillo est placé devant l'entrée.
Quand il me voit il décroise les bras, et me tend la main. Je la lui serre en continuant à avancer.

— Il y a du monde ce soir Eze, me lance t-il alors que j'ai déjà laissé la porte battante basculée derrière moi.

A l'intérieur, le bruit m'emmerde immédiatement. Je comprend tout de suite que je ferai pas long feu. Quelques verres devraient me suffire à calmer mon esprit bien trop intrépide ces derniers jours.

Je prend place avec le CS. Ce sont tous des membres actifs et loyaux. Certains possèdent des petits commerces en journée, d'autres bossent comme mécaniciens... Mais tous ont juré allégeance à Salvador. Moi y comprit.

En contrepartie mon oncle, leur offre la sécurité matérielle, une protection pour leur famille même après leur mort, et un sentiment d'appartenir à un groupe solide et fraternel.

Romario est présent et j'en suis même pas étonné. Il ne fait que ça : sortir, pour butiner et foutre son miel un peu partout.

Et puis subitement, le temps se fige. Mes battements ralentissent. Le volume de la musique semble diminuer d'intensité. Je ne parviens plus à la quitter des yeux.

La squatteuse. Elle vient de faire son entrée dans l'établissement, accompagnée d'une blonde que je connais bien. Voilà donc ou elle se trouvait.

A demi rassurée de la savoir en sécurité, je ne me réjouis pas longtemps quand je la vois se débarrasser de sa veste pour dévoiler une robe et un corps outrageusement sexy. Elle est tout bonnement magnifique. Et mon souffle puissant traduit peu à peu ma désapprobation de la savoir ici, entouré de ces loups.

One to oneWhere stories live. Discover now