Thirty five

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Lui

Je tiens fermement sa petite main dans la mienne, avec la certitude que plus jamais elle ne me quittera à nouveau. Elle me fait perdre pied, vertigineusement. Je ne possède plus que la moitié de cette dureté qui me caractérisait tant.

Que vas-tu faire de moi, ô Serena?

J'avance d'un pas décidé vers la Porsche de Romario, je vois déjà ses chicots blanches m'annoncer la couleur. Il est plié en quatre cet enfoiré.

Je fais grimper Mia... enfin plutôt Serena à l'arrière du véhicule. Elle semble perturbée. T'en fais pas ma puce, je te ferai oublier cet homme, et sans aucune difficulté.

A peine installé sur le siège passager que Romario me donne un coup sur l'épaule. Il prend trop la confiance ce petit con.

— Eh ben ! T'as raté ta cible? Pourtant avec cette robe, on peut pas dire que tu pouvais te louper.

— Ta gueule et roule, déblatéré-je en fixant tout droit.

Romario se tourne complétement vers la jolie brune à l'arrière. Il lui sourit. Qu'il se calme, y'a que moi qui peut la fixer comme ça.

Content de te voir mia bella.

Le « mia bella » lui vaut un regard furieux de ma part. Il m'ignore totalement. Ses yeux plongés vers cette superbe créature tout de doré vêtue.

Moi aussi, je suis contente de vous revoir, dit-elle très faiblement.

Elle est carrément à l'opposé de nous. Sa fragilité, sa douceur, son calme, voila ce qu'il n'existe plus dans mon monde. Et il m'a fallut tombé sur elle pour gouter à toutes ces choses délicieuses et sans prix.

— Tu peux être fière de toi, tu es parvenue à faire plier cette montagne de dureté et de cruauté. C'est pas peu de chose, ajoute mon cousin.

Serena sourit timidement en baissant la tête vers ses genoux. Elle est cruellement adorable. Outrageusement belle et sexy dans cette tenue.

— Du coup, on doit t'appeler Serena c'est ça?lui demande t-il.

— Comme vous voulez... Mia est un surnom que me donnait ma nounou quand j'étais enfant.

— Mia c'est bien. Ca te ressemble plus, t'as une tête à t'appeler Mia, n'est-ce pas Ezé?me demande t-il de confirmer.

— Bon démarre au lieu de dire de la merde.

Romario éclate de rire en s'exécutant.

— Quand vas-tu enfin respecter ton ainé, Eze?

Deux ans d'écart, ne lui impose aucune forme d'autorité sur moi. Je lui parle sans le cogner, c'est déjà beaucoup.

— Fais un crochet au Hilton, Mia doit récupérer ses affaires, imposé-je.

Romario hoche la tête, puis il augmente légèrement le volume pour nous plonger dans son univers musicale exclusivement composé de musique cubaine.
Mia reste silencieuse, je peux l'observer grâce au rétroviseur latéral. Son regard m'affirme à quel point elle est perdue, déboussolée et craintive.

Pourtant je lui ferai rien. Je toucherai pas à un seul de ses cheveux. Lui faire du mal, reviendrait à m'en faire à moi même.

Elle a une place sans précédent dans ma vie. Je sais pas pendant combien de temps ça durera, un mois, un an, dix ans... éternellement?

Je l'accompagne jusqu'à sa suite pour m'assurer que son avocat ne surgisse de nulle part. L'endroit est huppé, le service très professionnel. Je sens des regards terrifiés sur moi, j'ai absolument pas le profil des mecs qui trainent dans ces lieux qui puent le fric à plein nez.

One to oneWhere stories live. Discover now