Twenty-four

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Elle

Après avoir passé la quasi totalité de la journée à me reposer, je me lève vers les alentours de midi. Un silence complet s'étend à travers tout l'appartement. Deux options : Ezequiel dort encore, nous nous sommes couchés tard hier. Enfin chacun de son coté. Lui du sien et moi du mien. Punaise, une chaleur puissante enflamme mon corps quand pendant une fraction de seconde je m'imagine...

Bref... La seconde option étant qu'il n'est plus là, c'est à dire, certainement en vadrouille pour régler ses petites affaires ultra dangereuses de mafieux.

La porte de sa chambre est grande ouverte. Lino est allongé sur son lit. Mes yeux fixent les draps défaits qui, j'imagine, sont imprégnés par l'odeur du grand brun.

Je m'impose d'observer dans une autre direction. Avoir pénétrer dans cette chambre avait faillit me couter la vie. Une fois, pas deux.

En milieu d'après midi, mon portable se met à sonner. J'ai la bonne surprise de voir le prénom d'Oni s'y afficher. Mon unique amie féminine.

— Holà ma jolie ! chantonne t-elle en m'arrachant un rire au passage.

C'est qu'elle m'apporte de la joie cette fée des ombres.

— Comment tu vas? Toujours en vie? poursuit-elle sur le même ton.

— Toujours et toi?

— Boh écoute, on fait avec. J'ai gifler un mec hier. Il voulait plus me laisser partir.

Mon regard s'agrandit en deux yeux ronds. Oni dit ça avec un tel détachement que j'ai cette impression qu'elle est un peu comme Ezequiel et qu'elle accepte cette folle habitude de côtoyer la violence et la mort.

— C'est pas vrai?! Comment...

Je ne trouve même pas les mots, tellement je reste frappée par sa révélation.

— T'en fais pas mon lapin. J'ai bipé mon protecteur. Et il m'a sorti d'affaire en moins de dix minutes.

Son protecteur. Elle ne m'en a jamais vraiment parlé.

— C'est... ton boss?

Elle ricane sans me donner plus d'info.

— Je te le présenterai un jour, finit-elle par répondre.

— Fais attention Oni, lui imploré-je sincérement.

Elle marque un temps, je décèle une forme d'émotion dans le souffle qu'elle emet contre le téléphone.

— Je t'appelle pas pour ça Mia. Je voulais te proposer de sortir ce soir.

— Sortir?

— Oui faire la fête. Se changer les idées. Profitez un peu quoi.

— Je pense pas que c'est l'endroit Oni. Ni même le moment.

— Oulah ! Toi, tu va mourir avec un paquet de regrets, laisse moi te le dire.

Cette phrase a le don de me pousser à la réflexion immédiatement. Des regrets, j'en ai déjà un paquet, accrochés à mes chevilles. Un peu comme des boulets que je traine depuis tellement d'années. Et plus je vieillis plus, ses poids sont lourds à porter.

One to oneWhere stories live. Discover now