Twenty-seven

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Lui

Hier soir, j'y pense encore et constamment, gardant la certitude qu'elle aussi avait apprécié ce contact fou. Je le sais. Je l'ai lu. Je l'ai perçu la déception dans ses putains de yeux noisettes quand je l'ai laissé sur la parking sous terrain. Mais je regrette pas de l'avoir arraché du Palermo. Luis l'aurait foutu dans son pieux plein de punaise de lit. Ce charo. Elle mérite mieux que Luis. Mieux que Romario...

Pourtant quand je suis rentré à l'appart tard dans la nuit, après avoir régler une affaire merdique pour le CS, c'est elle qui obnubilait mes pensées. Et j'aurai aimé qu'elle quitte mon esprit. J'ai gardé en tête ses lèvres pulpeuses, priant pour les gouter une nouvelle fois...

Je me suis imaginé pousser la porte de sa chambre, l'observer puis m'allonger près d'elle. La blottir contre moi, sentir son parfum, enfouir mon visage dans ses cheveux libérés et étalés sur l'oreiller. Voilà ce qui m'a rendu fou une bonne partie de la nuit. Complètement dingue.

Mais je l'ai pas approché. Ni le soir, ni à son réveil. Je me suis contenu. C'est pas que je manque de cran. C'est que... Je suis en train de piger ce qui risque de se passer.

Mia est capable de me faire flancher. Je veux pas avoir un autre genoux à terre devant une femme. Je veux plus.

Quelle merde ! Si je la laisse fissurer cette carapace solide, si je la laisse infiltrer mon coeur mort... Comment pourrai-je la laisser partir après ça, hein?

La squatteuse a passé la journée chez Apoline. J'ai du mal à comprendre comment elles sont devenues amies ces deux là. Le jour et la nuit. Elles n'ont aucun point en commun. Encore une chose que je comprend pas chez elle. Elle m'intrigue...me fascine, bien malgré elle.

J'inspecte la montre en argent entourant mon poignet, il est dix-neuf, quand elle pousse la porte de l'appartement. Lino se précipite vers moi alors que je suis affalé sur le canapé.
Aujourd'hui, je me suis mis en off. Les merdes du CS me chauffent l'esprit ces derniers temps. Je reconnais que ça m'a fait du bien de rien foutre de la journée. Ça m'arrive jamais.

La squatteuse s'arrête devant le canapé, elle me fait un signe avec la main. A quoi elle joue? Je peux pas m'empêcher de fixer son corps, son visage, et ce foutu sourire qu'elle m'adresse.

Elle finit par se diriger vers sa chambre, sans refermer entièrement la porte. Je l'entend ouvrir les zips de ses ses bagages, puis les refermer. Je fronce les sourcils en me demandant ce qu'elle doit faire.

— C'était bien avec les gonzesses? Questionné-je mon chien alors qu'il a sa tête sur ma cuisse.

Je lui caresse le museau et puis, elle réapparait, un sac entre les mains. Elle s'immobilise une nouvelle fois devant moi. Qu'est-ce qu'elle fout?

— Je... je passe la nuit chez Oni, explique t-elle en plantant ses yeux dans les miens.

Pourquoi faire?

— Je reviendrai demain... ajoute t-elle comme si j'étais son père.

Savoir qu'elle passera pas la nuit chez moi, me fait monter les nerfs. Je me sens incapable de me la boucler alors que je sais que je le devrais.

— C'est pas un moulin ici, pesté-je malgré moi.

Elle écarquille ses yeux marrons, visiblement surprise de constater que je le prend mal.

— Je...comprend pas, grimace t-elle sans me lâcher du regard.

Je me lève en repoussant Lino, j'avance vers elle.

— J'ai pourtant été clair. Tu viens, tu pars. Tu t'es cru ou?

Je la vois baisser la tête quelques instants.

One to oneWhere stories live. Discover now