Fourty four

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Lui

Nous quittons le bureau d'Oliver. Je tiens fermement la main de Mia. Ma peau contre sa peau. Voilà tout ce dont j'ai besoin. Je ne ressens aucune culpabilité. Je ne la vole ni à son père ni à Jared. Elle est à moi. Et je prends ce qui me revient de droit.

Comme toujours.

Je ne sais pas exactement ce que je ressens là tout de suite. Une chose est sûre : ce n'est pas de la colère. Moi, qui ne vivait qu'avec cet esprit vengeur, je n'inspire plus à retrouver cette ligne conductrice. Plus jamais. Les yeux de Floyd m'ont montré autant de remords et de chagrin que j'ai pu ressentir depuis la perte d'Isaac. Je ne suis pas seul. Et voici mon unique réconfort.

Bien sûr, une balle dans sa boîte crânienne m'aurait apporté une brève satisfaction. Un sourire aurait peut être même point sur mon visage plein de dureté. Néanmoins, après ça, quoi d'autre?

Rien. J'aurai assassiné un mec perdu et rongé par la culpabilité.

J'ai le sentiment qu'il était sincère quand il parlait de ma mère. Savoir qu'il n'a jamais eu la volonté de l'abandonner, et qu'il ne savait pas pour la grossesse, ça panse un instant mes peines. Ma mère était une femme formidable, elle méritait qu'on l'aime. Elle le méritait largement.

Mia semble autant impacté par cette nouvelle que je le suis intérieurement. Nous ne prononçons aucun mot. Je la guide vers ce couloir, que j'imagine rempli de souvenirs la concernant. Ses yeux noisettes s'accrochent aux murs. Je ne perçois que de la tristesse au creux de ces derniers.

Une tristesse, qui ne l'emprisonnera plus. Je serai l'unique joie de son coeur, et le plus beau des réconforts, comme elle l'est pour moi.

Une voix m'appelle. Je nous immobilise.

— Ezequiel ! Attends.

Je me tourne et trouve la silhouette haute d'Oliver. Il hésite un instant, son regard passe de sa fille à moi.

Jamais il ne me le prendra, et instinctivement, je place Mia derrière moi. Communiquant ma volonté de la garder à mes cotés.

— Je tenais à te dire une chose Ezequiel, débute t-il.

Je lui fais signe de continuer.

— Savoir Serena à tes côtés est un réconfort pour mon esprit. Je ne chercherai jamais à interférer dans votre relation. Je souhaitais te l'assurer.

Surpris par sa parole inattendue, je mets du temps à répliquer.

Pff ! Comme si il avait une chance d'y parvenir.

— Serena sera toujours en sécurité avec moi.

Le père sourit tristement.

— Merci, finit par prononcer le gouverneur avec une peine dans la voix.

Sa fille l'observe. Une émotion forte peut se lire dans ses yeux noisettes. Cependant, elle reste à mes cotés. Certainement incapable d'aller vers lui. Son coeur a encore besoin de temps, pour lui pardonner.


Notre chambre d'hôtel au centre ville d'Atlanta est d'un confort très appréciable, surtout après la journée que l'on vient de vivre. Mia est sous la douche, tandis que je reste allongé sur notre lit. Le regard fixé sur le plafond.

One to oneWhere stories live. Discover now