Twenty-three

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Lui

Snake m'a rappelé. Il avait pourtant eu l'info d'un employé du Plaza Hotel, Oliver Rivera avait réservé l'endroit de manière anonyme et exclusive. Sa fille devait être présente, ainsi que son fiancé, et une petite une poignet d'invités. Apparement les plans ont été modifié à la dernière minute.

Je n'y comprend rien. Bordel!

Peut être qu'un informateur a eut vent de mes recherches. Impossible. J'ai constamment fait preuve de discrétion maximale. Cela depuis mon échec cuisant dans l'état de Géorgie.

Sa fille m'intrigue. Sur internet, il n'y a ni photo, ni apparition publique, pas même le son de sa voix.
Est-elle un fantôme? Une vision? Une ombre comme je le suis moi même?

Impossible, je l'ai aperçu dans cette voiture, sept ans auparavant.

Cependant, elle donne cette impression de ne pas exister, de n'être qu'un spectre, invisible et inatteignable.
A moins de me focaliser sur ce fiancé sortant de nulle part. Snake m'a révélé l'existence de cet homme pas plus tard qu'hier. La seule information que je dispose le concernant est, que c'est un avocat installé à New York. Impossible d'en savoir plus, alors il va falloir que je me procure son identité. C'est l'unique façon pour qu'il me guide jusqu'à elle.


Quand je traverse le manoir de mon oncle, il est passé midi. Depuis le hall d'entrée, l'odeur appétissante du déjeuner laisse présager des plats délicieux. Je pousse la porte de la salle à manger, et je le trouve attablé, au coté de sa femme.

Rosamaria.

Dès qu'elle m'aperçoit, elle bondit de sa chaise pour me prendre dans ses bras. Et puis la sexagénaire allonge ses mains vers mon visage, je me laisse faire en m'abaissant vers elle. Elle embrasse mes joues tendrement, comme l'aurait fait ma mère.

Ça me fait du bien. Je ne mens pas.

— Ezequiel Alvarez ! Tu n'es qu'un mauvais garçon, me lance t-elle en pinçant mes joues.

Je lui souris comme un enfant. Comme si je pouvais être autre chose.

— Tu n'es pas contente de me voir mia tia?

Elle lève les yeux au ciel avant de fondre son visage contre mon torse. Je finis par placer une main derrière son dos.

Rare marque d'affection que je sais encore faire.

— Tu viens au beau moment, Romario ne va pas tarder non plus, m'annonce t-elle toute joyeuse de nous savoir presque tous au complet.

Super.

— J'aurai du faire un plus grand détour, dis-je avec un ton sarcastique.

J'avance vers mon oncle, embrasse sa main avec respect et puis il me fait signe de prendre place à sa droite, tandis qu'il reste installé en bout de table. Rosamaria regagne sa chaise, disposée en face de la mienne. Sentiment familial que je perd, peu à peu.

Rapidement, un employé me tend un plateau de salade. Que je refuse, immédiatement. Bouffer de l'herbe, non merci. Je passe mon tour. Je suis pas encore une chèvre, ça ira.

— Diego, apportez lui les entrecôtes s'il vous plait, lui adresse ma tante, avec suffisamment de bon sens pour connaître mon régime alimentaire.

Une superbe entrecôtes saignante rejoint mon assiette, ainsi qu'une demi douzaine de pomme de terre. Je n'étais pas venu pour ça, mais maintenant que j'y suis.  Buen provecho.

— J'ai appris que tu t'étais rendu dans le centre, hier soir? S'enquit mon oncle en coupant sa viande.

Je ne suis même pas étonné que Salvador soit au courant. Il a des yeux partout, des oreilles dans chaque pièce. Je pourrais avoir la chiasse, qu'il saurait combien de rouleaux de PQ j'utilise.

One to oneWhere stories live. Discover now