One to one

Thirteen

Petite info avant lecture, après quelques recherches je me suis rendu compte que la moto ( la Dodge) qu'utilise Ezequiel peut très difficilement accueillir un passager. Du coup, on va faire quelque chose de simple, à partir de maintenant Ezequiel a une Kawasaki lol.

Lui

Elle est assise dans mon dos, et je décèle sa volonté d'imposer une distance entre nous. Je ne comprends pas ce qui me prend d'agir comme si j'en avais quelque chose à carrer d'elle et de sa sécurité. Je l'ai suivie sans réellement en avoir l'intention. Putain ! Qu'est-ce que je fous à devenir bon moi? Je roule moins rapidement qu'à l'aller, parce que j'ai ses deux gros sacs entre les genoux.

J'ai de nouveau cette scène devant les yeux. Lui, la tirant par les cheveux. Et elle hurlant à la mort. Si je n'avais pas été là...

Après quinze minutes à traverser New York. Je me stationne devant un hôtel. Le lieu m'a l'air sécurisé. Elle pourra y passer la nuit et plein d'autres, vu l'argent qu'elle a sur elle. J'éteins le moteur de ma Dodge et retire mon casque que je pose sur le guidon.
Avec hésitation, elle descend de ma bécane et retire à son tour le casque, qu'elle garde cependant entre ses mains, en le pressant sur sa poitrine.

— Tu peux passer la nuit ici, déclaré-je en indiquant du doigt l'hôtel.

Elle l'inspecte de ses grands yeux noisettes. Ses yeux sont encore rouges, preuve qu'elle pleurait encore même à bord de ma Kawasaki.

— Dans cet hôtel? demande-t-elle avec réserve.

— Ouais.

— Je...

Quelque chose la fait hésiter. Elle projette son regard autour de nous, et analyse chacun des individus présents devant l'hôtel. On dirait un enfant apeuré le jour de la rentrée.

— Ici c'est safe, assuré-je d'un ton calme.

Son menton se met à trembler et machinalement elle se couvre de sa capuche rouge.

— Je ne peux pas rester dans cet hôtel, ou dans n'importe quel autre d'ailleurs.

J'arque un sourcil, sans jamais la lâcher du regard.​ Qu'est-ce qui l'en empêcherait?

– T'es recherchée par interpol ou quoi?

Elle sourit faiblement en baissant la tête​​. C'était une question sérieuse je ne cherchais pas à la faire sourire. Comme si j'en avais quelque chose à foutre...

— Mon père me recherche, finit-elle par avouer en fixant sa paire de basket.

— T'es pas une môme. Pourquoi ton père te recherche?

Le timbre que j'utilise est volontairement critique. Elle lève simplement les épaules pour unique réponse. Je suis certain de pas avoir une adolescente fugueuse en face de moi, c'est bel et bien une femme. Alors quel genre de rôle exerce son père dans sa vie?  Et comment pourrait-il la trouver parmi des millions de Newyorkais?

La squatteuse continue à fixer vers le sol. Elle n'en dira pas plus à ce sujet. Je le comprend en un regard. À moins d'utiliser des méthodes brutales, je suis le maître en la matière. Fais chier ! Son comportement attise un peu plus ma curiosité, alors que je devrais m'en foutre royalement.