One to one

Twenty-six

Elle

Mon coeur bat outrageusement rapidement, tandis que mes bras entourent le buste du grand Ezequiel. Mes mains tremblantes sont nouées devant lui. Je prie pour qu'il ne remarque pas mon trouble d'être aussi proche de lui. Quand il freine, je sens mon mes doigts s'enfoncer contre son ventre dur et musclé. La casque ne me permet de sentir son parfum. Tant mieux. J'ai suffisamment perdu pieds ce soir.

Je l'ai embrassé. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de faire ça. Cependant je l'ai fait. JE L'AI FAIT. Il me faudra du temps pour réaliser mon impétuosité. Je n'ai jamais entrepris quoi que ce soit avec Jared. Même pas une caresse.

Tout est nouveau pour moi. Un baisé serait-il capable de tout faire valser?

L'instant était purement incroyable, et d'une altitude jamais atteinte pour moi. Pour Ezequiel, j'en sais rien. J'aimerai espèré que lui aussi, ce contact l'a retourné tout entier. Me concernant, j'ai eu cette impression étourdissante, de tomber dans le vide. Un vide doux, chaleureux. Sensation de liberté, de folie, d'enivrement. Mes lèvres contre ses lèvres. Je ne m'en remet toujours pas.

Un baisé a suffi pour me faire vibrer jusqu'au restant de mes jours. Réaliser qu'Ezequiel en est l'acteur principal me laisse dans une incompréhension totale.

C'est un mafieux, un mec dangereux, un sanguinaire... Mais j'ai adoré chaque seconde pendu à son cou. Chaque caresse qu'il m'offrait n'a été qu'une profusion de plaisir jamais ressenti jusqu'alors.

Et pourtant avec Jared. Nous sommes un couple. Etions. Un vrai de vrai. Un couple « solide qui a été bien plus loin que de tendres baisés. Beaucoup plus loin.

Pour autant, l'évidence est là.  Cependant, je ne peux pas me l'avouer pour l'instant. Je suis un genoux à terre là. Ezequiel me tourmente alors que je devrais me concentrer sur ma fuite. Je réglerai le problème « Jared » plus tard. La culpabilité ne vient toujours pas. Puis, là, tout de suite, je suis à bord de sa moto, lui contre moi. Je ferme les yeux. Il n'y a pas d'endroit plus sécurisé que près de lui, finalement.

J'ai en tête notre première virée à bord de sa Kawasaki. Sa froideur avait faillit me tuer. Il avait roulé si vite, si brusquement. Est-ce vraiment le même homme? J'ose pensé que non .

Ezequiel se gare dans le sous-sol de son immeuble. Je descend la première et retire mon casque avec appréhension. Ezequiel coupe le contact en quittant sa moto. Il se débarrasse de son casque, récupère celui entre mes mains, pour les poser sur l'engin.

Il m'inspecte. Me fixe avec ses grands yeux sombres. Ma respiration se coupe. J'ai du mal à soutenir le regard déstabilisant qu'il m'adresse. Toujours perchée sur les talons d'Oni, je me sens toute petite face à lui.

Et maintenant, il se passera quoi?

Mes joues crépitent, je suis parcouru de frisson quand il lève la main vers mon visage avec une infinie lenteur.

Il se fige sans avoir atteint ma peau. La sonnerie de téléphone me sort de ses pensées. Il décroche en soufflant avec exaspération. Puis-je pensé qu'il espérer passer du temps avec moi, sans interruption?

— Quoi?! peste t-il.

Sa voix est d'une dureté habituelle. Je le vois s'éloigner un peu. Je n'entend plus ce qu'il raconte. Une affaire importante j'imagine.

— J'arrive, finit-il par lâcher en approchant vers moi.

Il va partir. La déception me gagne sans que je n'en comprenne la raison. L'irrésistible mafieux expire profondément en se postant devant moi. Il glisse son portable dans la poche de son pantalon.