Chapitre 1

106 4 4
                                    


Maintenant que l'été avait enfin débuté, les garçons et moi avions prévu tellement de choses que j'en étais déjà épuisée rien qu'a les écouter en parler. Nos parents partaient dans les Hampton : je sais, c'est vraiment le cliché parfait, mais nos parents n'ont pas dérogé à la règle. Depuis le début de leur amitié à la fac et que leur business s'était lancé, chaque été ils décidaient d'aller au même endroit, pour refaire encore et toujours, la même chose dans une continuité des plus ennuyante. Ce qui ne me donnait absolument plus envie. C'est donc pour ça que les garçons et moi étions restés à la maison cette année, et plus précisément chez moi. Cet été était particulier, nous voulions en profiter. C'était les derniers moments avant nos entrées à la fac. Je ressentais déjà la pression qu'exerçait sur moi, le choix de ma future université mais je repoussais ce choix le plus longtemps possible. J'étais tellement inquiète à l'idée d'être séparé d'eux. Je ne sais pas comment je ferais si c'était le cas, je n'ai jamais connu rien d'autre.

J'habitais dans une maison tellement grande qu'elle m'en donnait le vertige. Elle a été construite juste à quelques mètres d'un lac où l'on adorait aller se baigner. Elle était d'un style provincial avec un côté moderne, entourée d'énormes baies vitrées allant du sol jusqu'au plafond. J'adorais pouvoir observer les étoiles, une fois l'obscurité aillant pris l'avantage sur la lumière du jour. La maison comptait une salle de cinéma, une piscine creusée à débordement ainsi qu'une salle d'une muscu et d'autres salles toutes plus cool les unes que les autres. La seule chose que je possédais et que les garçons m'enviaient, c'était l'énorme terrain de basket qui trônait au milieu de mon jardin, il était recouvert d'un dôme nous protégeant de n'importe quelle météo. C'est ici qu'on se sentait le plus libre. Ici personne ne pouvait venir nous enlever ce que nous avions de plus cher.

On se pensait pourtant intouchable.

Leurs parents n'ont jamais voulu en construire un. Ils ne prenaient pas au sérieux notre intérêt pour le basket et pensaient seulement que c'était un loisir, qu'on laisserait de côté en grandissant. Pour les garçons, ils avaient déjà un avenir tout tracé dans l'entreprise familiale, mais qu'en était-il de moi ? Ils se sont toujours trompés sur nous. Nous venions tellement souvent sur ce terrain que je le considérais nous appartenir à tous les quatre.

L'expression « Ce qui est à moi, est à toi », s'était petit à petit, transformée en « Ce qui est à moi est à vous ».

La veille, on avait vu nos parents partir, et on s'était empressés d'aller se baigner au lac en prenant un repas, avec nous pour le midi. Vous pensez faire quoi après ces vacances ? parla d'une voix calme Sawer en s'allongeant sur une serviette posée au sol.

— Tu nous demandes déjà ça alors qu'on vient à peine de finir les examens de fin d'année, t'es pas sérieux, grogna Mave, avec un bras allongé sur son visage pour se cacher du soleil.

— Je pensais me diriger vers un cursus de psychologie, répondit sérieusement Liam en fixant au loin, le clapotis des vagues. Je prendrais évidement un double cursus sport. Je veux avoir une solution de repli, si j'ai du mal à entrer dans le monde du sport. Il disait cela, comme s'il n'était pas un privilégié qui n'avait qu'à donner son nom pour lui ouvrir cette voie. J'aimais cette façon de penser, Liam aimait se battre pour ce qu'il voulait, il voulait être fier de dire que c'était uniquement grâce à lui qu'il réussissait ce qu'il entreprenait. Je l'admirais. Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait autant changer.

— J'aime beaucoup la littérature, donc on verra bien si on m'accepte quelque part. En tout cas, j'aimerais déjà rester sur un campus loin de mes parents, c'est la seule chose de sûre, répondis-je d'une voix lasse. Après quelques secondes sans rien dire. Les garçons ? ... Tous les trois se tournèrent vers moi.

Revenge of RavenWhere stories live. Discover now