Chapitre 17

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Ayden

Le dimanche matin, lorsque je me réveille, j'ai l'impression que c'est plus un tracteur qui fait du bruit à côté de moi plutôt qu'une humaine. Sam dort la bouche grande ouverte, et je pourrai presque voir un filet de bave s'écouler le long de sa bouche. Je me surélève sur mon coude, et je vois Beth sur le ventre avec un bras replié sous sa tête. Je retiens mon sourire. Je me lève et je cherche directement une aspirine dans la salle de bain. J'en dépose également un à côté de chacune des filles avec des briques de jus de fruit et pris mes clés. Je suis encore en pyjama, mais je m'en fiche. Le dimanche est fait pour ça. J'ouvre la porte et je descends les marches et je pars en direction du Coupa café que j'avais envie de tester.

Je vais nous chercher des croissants et du café, je pense que nous avons grand besoin. Sur le chemin, je m'allume une cigarette et pose mon casque sur ma tête. J'ai tout prévu pour surmonter la gueule du bois qui était prévisible. Je réprime mon mal de tête dans un coin et termine ma cigarette tranquillement sur la terrasse avant d'entrer pour passer ma commande. Le temps est encore ensoleillé pour un mois de septembre, et je profite du soleil qui me réchauffe encore la peau. Lorsque j'attends devant la porte d'entrée, je ressens le même regard que lorsque j'étais au lac, celui qui me fait frissonner du dos jusqu'aux orteils. Je suis tellement paranoïaque que cette fois-ci je ne compte pas y faire attention, et je ne me retourne pas pour chercher d'où il pourrait provenir. Je dépose ma cigarette dans un cendrier, puis entre pour passer ma commande.

Je me dirige vers la sortie avec mon sachet et soudainement, la simple impression d'être observée se transforme pour devenir des chatouilles à l'arrière de ma nuque. Mais je suis assez pressée, donc je m'empresse de repousser cette sensation et de rentrer chez moi au plus vite. C'est tout juste si ce n'était pas comparable à une ombre me suivant quotidiennement depuis que je suis arrivé ici. J'ai commandé des croissants, un macchiato pour Sam, un décaféiné pour Beth. Je me suis pris un frappuccino vanille avec un gâteau au citron.

Lorsque je suis sur le chemin, au loin, je vois trois hommes de dos marcher à quelques mètres de moi. Ces trois carrures, qui m'ont l'air si familière que je pense les reconnaître. Mais c'est tellement inconcevable que ça en devient ridicule. Je suis tellement désespérée, qu'en revenant ici, je me suis mise toute seule à rouvrir mes plaies et à me rappeler sans cesse les mousquetaires. Je suis sur un campus de plus de quarante mille personnes, je suis ici pour recommencer une nouvelle vie et je ne compte pas me laisser distraire par des fantômes.

Alors que j'arrive devant la porte de ma chambre, je toque et attend que l'une des filles viennent m'ouvrir car je n'ai plus de main pour m'en charger. J'avais laissé un mot expliquant le vide dans mon lit. Nous avions prévu de partir à la plage dès que l'envie pointerait le bout de son nez. Beth vient donc s'en occuper trente secondes plus tard :

— Oh Dieu merci ! Le Saint Graal, j'en rêvais. Elle me laisse passer et je vois que les deux étaient en train de regarder une série en m'attendant, toutes les deux assises sur les couettes étalées à terre.

— Je ne sais pas pourquoi mais je m'en doutais vu notre état d'hier soir, surtout toi Sam, dis-je en déposant les tasses de café sur la table basse.

— Oh ça va, je trouve que vous abusez un peu non. Attendez, je me rappelle, c'était quoi son prénom à celui qui m'a aidé déjà ? demanda Sam après avoir croqué dans son croissant.

— James. Et je rectifierai en précisant qu'il ne t'a pas simplement aidé, il t'a clairement porté comme une princesse jusqu'à ton lit. De plus, j'avoue qu'il était très mignon, même à moitié dans l'obscurité de la nuit. Et qui sait ? Il pourrait te donner des cours particuliers de basket ? dis Beth accompagné d'un clin d'œil.

Revenge of RavenTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon