Chapitre 9

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Aout 2015, trois après le départ de Californie

Ayden

Je suis arrivé en Australie il y maintenant trois ans et ce fut les trois pires années de ma vie. Enfin pas tout à fait. Quand nous avions posé pied à terre, j'ai été surprise par les décors qui se présentaient devant moi. Quand la porte de l'avion s'est ouverte, je redoutais déjà le moment où l'on se jetterait sur nous avec des caméras et des micros, mais rien, c'était le calme plat, à mon plus grand soulagement. Un taxi nous attendait devant la piste d'atterrissage. Nous n'avions qu'un court trajet jusqu'à la maison.

Nous avions emménagé dans une villa au bord de la mer, qui était plus petite que celle de Californie.

Elle avait un énorme balcon bordant la plage, et j'adorais observer les étoiles tous les soirs, enroulée dans un plaid bien chaud. C'est l'une des choses qui n'a pas changée. Toutefois, ce fut très dur de s'adapter dans un nouveau pays, nous avions coupés contact avec tout le monde, mon père nous avait forcé à mettre de côté nos réseaux sociaux et autres technologies nous permettant d'avoir des nouvelles de Los Angeles entre autres.

Il s'est vu acheter de nouveaux bureaux ici pour déménager son siège social et enfin repartir sur de bonnes bases. Les quatre plus grandes entreprises de la Californie se sont vus être séparées après dix-huit années de collaboration. Depuis le jour du procès, mes parents ont autant de messages des autres parents que moi des garçons, c'est-à-dire, rien, nada, le néant.

Et un jour, je m'y étais enfin faite et j'étais prête à avancer, mais cela m'avait demandé beaucoup de temps et d'efforts.

La première année passée ici m'avait complètement bousillée. Je me suis renfermée sur moi-même, je refusais de parler à qui que ce soit, pas même mes parents. Je peux dire que cette année m'a marquée, au sens propre du mot. Mes parents ne savaient plus quoi faire de moi. Je suis tombé plus bas que terre. Mais malgré les difficultés, je me suis battu et à la fin de cette première année, j'ai décidé de me reprendre et de continuer à vivre. Même en étant en dépression, mes parents m'ont forcé à intégrer une fac de littérature avec option sociologie. Les premiers mois, je ne m'en sortais pas, j'avais perdu tout intérêts pour la vie et je ne comprenais en quoi l'école aurait pu m'aider à ce moment. J'ai miraculeusement réussi à obtenir ma première année, non sans un coup de pouce de mon très cher papa, à mon avis.

La deuxième année ici, j'ai jugé qu'il était temps pour moi de me ressaisir. J'en ai eu marre d'être considérée comme la loque de service. Et je n'avais plus envie qu'on me fui, j'avais envie de retrouver ce sentiment, celui d'être entourée. J'ai pu me concentrer sur mes cours, ce qui m'a permis de devenir major de promotion. Je voulais continuer à me battre pour mes objectifs. J'étais censée avoir les meilleurs résultats possibles pour pouvoir participer à un concours d'écriture plus tard. Un concours que j'attendrais si je réussissais à être accepter à Stanford, ce qui a été très dur à faire accepter à mes parents. Cela signifiait que je devais retourner en Californie à un moment ou un autre.

Dans la continuité des choses, deux années sont passées. Je suis devenu une meilleure version de moi.

J'étais un peu comme un papillon sorti de sa chrysalide. J'ai gardé ma chevelure rousse, mais j'y ai ajouté des mèches et une frange rideaux blonde, à la limite du blanc. J'ai quelques piercings à mon compteur et je suis devenu une vraie accro aux tatouages. Chaque nouvelles traces qui recouvraient mon corps était un clin d'œil à toutes les choses pour lesquelles je me battais. J'entends encore mon père me dire que je vais m'en mordre les doigts un jour. Mais il ne sait pas pourquoi je les ai faits, ils ont une signification particulière et je les chérirai toujours. Ma peau en est donc, recouverte sur l'un de mes bras, mon dos ou encore ma hanche et mes jambes.

Revenge of RavenWhere stories live. Discover now