Chapitre 12

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Ayden

Notre taxi défilait dans les rues de la Californie, et plus précisément dans celles de San Francisco. Il y a trois ans, j'habitais dans les coins huppés de Los Angeles. Je ne voulais donc pas retourner à l'endroit où tant de souvenirs me rattachaient à ma vie d'avant. L'environnement qui se présente à moi est complètement différent, je suis en train de passer sur le fameux Golden Gate Bridge. J'ai l'impression de me retrouver dans Charmed. J'adore la vue, et j'ai hâte de découvrir cette ville. Mes parents ne considéraient pas San Francisco comme une ville très fréquentable pour notre classe sociale, mais dieu merci je ne suis pas aussi imbue de ma personne pour penser une telle chose.

Avant de partir, ma sœur m'a suppliée de déposer nos affaires à la fac et d'ensuite repartir à Los Angeles pour la journée, comme ce n'est qu'a cinq heures de routes. Elle voulait retourner voir la maison et quelques-uns de ses amis qui n'étaient pas encore partis sur leurs campus. C'était les derniers jours de vacances et je ne pouvais pas l'empêcher d'en profiter.

Le taxi nous déposa, devant un bâtiment tellement énorme, que je crus sentir des étoiles prendre place dans mes yeux. C'est juste incroyable, je suis enfin devant l'une des plus prestigieuses universités de l'état. Trente-deux kilomètres séparent le début du campus et la fin, c'est juste impensable. Le campus dispose d'un parc botanique, d'un musée d'art, d'une bibliothèque comportant plus de livres qu'il est possible d'en compter. Depuis un certain moment je rêvais d'intégrer Stanford, j'ai fait bon nombre de recherches sur ce campus. Alors quand j'ai reçu ma lettre d'acceptation, j'ai cru tomber dans les pommes, tellement j'étais heureuse.

Je suis surexcitée à l'idée de passer mes prochaines années ici, et de découvrir chacun de ces recoins. La devanture vers laquelle nous nous approchons est bordée d'une longue ligne de jardin, avec en son centre, un rond de tulipes rouges, jaunes et blanches dessinant le symbole de l'université. Devant moi se présente une magnifique église de style néo-roman rattachée à de nombreux autres bâtiments, construits avec des anciennes pierres, tout ça dans un style très chic, qui la rend encore plus impressionnante.

— Tu comptes dormir devant l'entrée ou on peut rentrer à l'intérieur ? entendis-je ma sœur derrière moi. Ou alors je peux te laisser faire du lèche-vitrine, parce que c'est assez drôle à regarder.

— Tu peux bien te foutre de ma gueule mais j'ai trimé pour me retrouver ici, donc laisse-moi admirer, et en silence ça m'arrangerait.

— Bon moi, je vais commencer à avancer maintenant. Je la vis avancer en marche arrière pour continuer de me fixer en rigolant. Je me mis en route juste derrière elle. Nous nous dirigeons vers l'accueil qui est déjà très compliqué à trouver dans ce labyrinthe et après quelques minutes, nous tombons sur une personne qui nous indique la bonne direction à prendre. Je toque à la porte de l'accueil et entre. Mise à part quelques élèves, nous sommes très peu à être déjà arrivés. La rentrée n'est que lundi et il reste donc trois jours pour nous installer. Il est seulement neuf heures du matin et nous ne sommes que vendredi. Sauf qu'en rentrant dans la pièce, un cri me parvint aux oreilles. Ce n'est pas qu'un cri, mais le comportement d'une personne hystérique.

— Ecoutez-moi bien, je paye une fortune pour étudier et être logée dans cette université. J'ai travaillé très dur pour ça. J'arrive et je vois des cafards dans ma chambre ! Des foutus cafards ! Vous vous rendez compte ?! Je veux être changée de chambre immédiatement. L'inconnu, était une fille, qui devait avoir mon âge, son visage la rajeunissait beaucoup plus mais qui par ses cris prouvait qu'elle devait bien avoir le même âge. Elle avait les cheveux d'un blond tellement blanc que j'en fus presque jalouse, avec un petit nez fin, des pommettes rougies par la colère et un piercing qui embellissait son nez.

— Excusez-nous pour ce désagrément, mademoiselle Kleton, je suis en train de regarder les places restantes dans les dortoirs du campus.

— Merci, dit-elle avec une moue énervée mais conciliante.

— Ecoutez, il me reste une place avec une jeune étudiante du nom de Scott, dans l'aile Est du campus. Lorsqu'elle prononce mon nom j'ouvre la bouche de stupéfaction. Comme par hasard il fallait que je tombe sur une vraie furie.

— Scott, vous dites, la famille Scott, celle du scandale, la famille qui pue la bourgeoisie à des kilomètres. Ecoutez, vous êtes bien gentille, mais je n'ai pas envie d'être en coloc avec une fille qui me demande de mettre des protections sous mes verres pour pas abimer le bois de notre table basse. Ça doit être une sale bourgeoise dont je me passerai bien, je suis là pour étudier. Je n'ai pas envie d'être distraite.

Je commence à bouillir de l'intérieur, mais d'un côté, je la comprends, les personnes qui ne me connaissent pas, ne peuvent que me juger sur les actes de mes parents. Au moins en Australie je n'avais pas ce problème mais je vois qu'ici, personne n'a oublié.

Je m'avance vers elle et lui tend une main, elle me regarde d'un air perdu :

— Enchanté, je me présente, la sale bourgeoise en question, pour vous servir. A mon avis, cet acte ne va pas arranger la situation, je doute qu'elle m'apprécie d'avantages comme ça. J'ai l'air justement de la fille hautaine dont elle parlait. Mais je préfère agir au culot, elle verra très vite que je ne suis pas comme elle le décrit.

— Merde, euh... Elle perdit ces mots d'un seul coup et se retourne vers la secrétaire mais j'ai le temps d'apercevoir ces joues qui rougissent encore plus de honte. C'est quel numéro de chambre s'il vous plait ? Elle attrapa les clés de la chambre qu'on lui tendait et s'en alla en ragotant à voix basse. Elle cri beaucoup mais ça se voit de suite, qu'elle n'a pas l'habitude d'être méchante. J'étais toujours la main tendue, quand ma sœur passa derrière moi et posa une main sur mon épaule. Ce qui me fait réagir et baisse ma main.

— Ça va aller. Elle ne te connaît pas encore, c'est tout. Elle verra que tu es géniale. Je serre la main de ma sœur, et m'approche de la secrétaire à mon tour.

— Bonjour, nous sommes Ayden et Maddy Scott. Nous venons chercher nos clés de chambre. J'ai préféré avoir une chambre sur le campus. Je voulais avoir une totale expérience de la vie étudiante. Je suis peut-être riche, mais je n'aime pas l'étaler au monde. En fin de compte, je suis devenu quelqu'un de très simple, avec plus du tous les mêmes attentes de la vie.

— Bonjour, je m'excuse pour le désordre causé, ça n'arrive pas souvent. Mlle Ayden, je pense que vous avez pu faire la connaissance de Mlle Kleton, de son prénom Samantha. Vous êtes donc dans l'aile Est du campus. Quant à vous Mlle Maddy, pour les premières années, les chambres se trouvent dans l'aile Nord du campus près du musée. Vous avez des cartes du campus affichée un peu partout sur de grands panneaux. Je vis le visage de ma sœur s'illuminer. Il y a un souci ?

— Ma sœur est en cursus Institut de l'Art, alors sa chambre tombe à l'endroit parfait, je présume. Merci à vous et bon courage pour le reste de la journée, dis-je avec un léger sourire, en attrapant les clés qu'elle nous tendit. Ma sœur et moi se dirigeons vers la porte lorsque la secrétaire me répond au loin :
— Je dirais bon courage à vous plutôt. Elle se remit au travail sans me laisser l'occasion de l'interroger sur cette réflexion.

— Tu penses qu'elle voulait insinuer quoi par la ? je regardais ma sœur en attendant une réponse, mais elle haussa juste les épaules en me laissant me faire mes propres théories. Super, merci Maddy. Nous marchons en direction des bâtiments indiqués à l'aide d'une carte. On se sépara au moment où je tombai sur mon dortoir, à quelques pas de là.

— Bon, je vais déposer mes affaires et on ira voir la maison. On se dépêche, il nous faut cinq heures pour aller là-bas, on n'aura pas trop de temps, une fois là-bas. Je veux rentrer avant la nuit tombée.

Après un hochement de tête de Maddy, je monte les trois étages qui me séparent de ma chambre. Je m'entends respirer comme un bœuf. Purée, il faut vraiment que je me remette au sport. J'arrive devant la porte, et j'appréhende, à l'idée de faire face à la folle avec qui je vais devoir cohabiter. 

Revenge of RavenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant