Chapitre 28

22 1 0
                                    



Ayden

Il est déjà midi, et je suis épuisée comme si cela faisait des heures qu'on combattait alors que ça ne faisait même pas une heure. J'espère ne pas être une vraie loque pour le travail de ce soir. Cet après-midi, j'ai cours d'anglais parce qu'évidemment mon cursus ne se constitue pas uniquement de matières spécifiques sinon ça serait un peu ennuyeux. J'ai aussi des matières générales. Je suis avec Sam et Beth dans ce cours, et cela me ravit. J'arrive près du réfectoire où les filles m'attendent déjà. J'entre et me remplit un plateau. Je rentre dans la salle principale, qui est bondée de monde. Je les vois assises à une table un peu plus loin et lorsqu'elles me voient elles me saluent d'un geste de la main.

— Salut belle demoiselle, me dis Sam tout en souriant. T'étais passé où ?

— J'étais à la salle de sport, tu crois que je fais comment pour garder cette belle silhouette, dis-je en me déhanchant devant elle en réprimant un rire.

— Ta gueule, je suis carrément jalouse. Beth croque dans son sandwich et je vois qu'elle essaye de garder une fausse mine vexée le plus longtemps possible, avant qu'elle nous imite Sam et moi.

— Dis donc, je croyais que tu ne disais d'insulte, je vais finir par croire que Sam et moi, avons une mauvaise influence sur toi.

Je m'assoie en face d'elles et commence mon repas. Je sens une pointe de frisson se répandre sur ma nuque et cette sensation est en train de devenir récurrente. Je tourne la tête vers la porte par laquelle je suis rentrée un peu plus tôt et je tombe sur les Trois Mousquetaires qui me fixent bien trop intensément. Les trois, sont suivis de près par les filles populaires de la fac. Il faudrait que je les surnomme, ça serait plus simple, peut-être les pimbêches, c'est bien ça.

Je ne suis pas surprise de les voir s'asseoir sur la plus grande table du réfectoire. Mais c'est tout le contraire lorsque je vois Liam tirer Cassie sur ses genoux, l'air de rien. Je la vois pouffer comme... et bien, une pimbêche sans cervelle. Le cliché typique des films, vous me direz, mais pourtant c'est bien réel. Je ne me rends pas compte que mes yeux sont encore posés sur eux, jusqu'à ce que je vois Liam tourner la tête dans ma direction. Il me regarde en souriant lorsqu'il s'approche de Cassie pour venir déposer des baisers le long de son cou, alors qu'il a toujours ses yeux rivés vers moi. Sa main se promène partout sur son corps, sans aucune pudeur. Je me détourne seulement, lorsque Beth pose sa main sur la mienne, ce qui a le don de me faire sortir de ma rêverie.

— Ne fait pas attention à eux, ils ne méritent pas ton intérêt. Je lui souris tendrement. Elle est protectrice envers moi et ça me touche. Après avoir fini notre repas, nous nous levons et nous dirigeons vers la sortie. Sur le chemin, nous passons à côtés des garçons et ce que j'entends me surprend qu'à moitié.

— Excusez-moi mais pour le tournage de films X, ce n'est pas ici que ça se passe. A cause de vous, j'ai eu du mal à finir mon assiette, vous me donnez trop la gerbe. Je n'arrive pas à retenir mon fou rire et Beth me rejoint lorsque nous entendons Sam crier ça en direction de Liam et Cassie, qui d'ailleurs s'empourprent d'embarras face à sa répartie cinglante.

Personne n'a le temps de répondre car Sam claque la langue et nous attrape Beth et moi, sous le coude pour nous presser vers la sortie.

— T'es complètement folle ma parole ! Je lui tape gentiment l'épaule en essayant de me reprendre.

— Je suis là, pour sortir ce que tout le monde pense tout bas.

On se dirige vers la salle du cours d'anglais qui va bientôt commencer. La porte est déjà ouverte pour nous permettre d'aller nous trouver une place tranquillement, mais le professeur n'est pas encore là. Comme c'est un cours général, il se déroule dans une salle classique. Les filles et moi nous nous dirigeons à quelques rangs du fond. J'ai à peine le temps de m'installer que je n'étais pas préparée à voir passer la porte le même groupe qu'au réfectoire. Je constate que tous les six forment un groupe inséparable. Tous aussi pathétiques que les autres. Je déteste l'allure hautaine que les garçons affichent maintenant, cela m'insupporte encore plus de voir à tel point ils ont renié ce qu'il faisait d'eux avant. Je pensais qu'ils resteraient simples, et qu'ils garderaient leur distance avec le monde de nos parents, mais je vois que ce n'est pas du tout le cas. Des vraies gosses de riches, ou des sales bourgeois de merde, comme dirais Sam.

J'ai à peine le temps de les voir passer la porte, qu'ils se dirigent derrière nous, au dernier rang, évidemment. Liam se place juste derrière moi et je sens le poids de sa présence dans mon dos. Le cours débute et j'essaye de me concentrer malgré les nombreuses messes basses que j'entends. J'essaye d'écouter ce qu'ils disent mais ça ne fonctionne pas. D'un coup je sens un mouvement et je ressens des picotements dans l'arrière de mon crane, pas assez forts pour souffrir mais assez pour que ce soit inconfortable. C'est la surprise que me fit étouffer une plainte. Je sens la main de Liam attraper une masse de mes cheveux et la bloquer pour m'immobiliser. Il exerce une légère pression pour me faire pencher la tête vers l'arrière. C'est assez subtil pour que personne ne remarque son petit manège. Son souffle frôle mon oreille et j'entends un susurre.

— Tesoro, toujours pas changé d'avis ? Je me penche doucement vers le côté pour qu'il puisse m'entendre.

— Et toi ? Toujours pas décidé à te reconvertir ? faisant référence à la réflexion de Sam tout à l'heure, il comprit assez vite et resserra son emprise. Je grogne à l'inconfort provoqué.

— Ne te fous de ma gueule, Ayden. Son petit surnom est laissé de côté alors qu'il prend un ton plus grave. Tu sais bizarrement, ton prénom est revenu dans les vestiaires lors de notre premier entrainement. Soi-disant que tu as fait la connaissance de plusieurs membres de l'équipe. Je te déconseille de t'approcher d'eux. Ne répand pas ton venin à d'autres personnes. Mon sang commence à bouillir et sans réfléchir, je lui plante la mine du crayon qui était dans ma main et avant même qu'il puisse émettre un son, je me retourne sur ma chaise pour me retrouver complètement face à lui. Je sens les autres qui s'aperçoivent de quelque chose.

— Ecoute moi bien, espèce de macho insatisfait, tu n'es personne pour moi. A partir du moment où vous avez refusé de m'ouvrir votre porte d'entrée pour m'écouter, vous brisiez notre amitié alors ne vient pas m'approcher maintenant. Mais vous m'avez aussi offert quelque chose ce jour-là. La force, la force de vous haïr bande de merdes. Aussi pourris de l'intérieur les uns que les autres. Ne crois pas que tu ais un quelconque pouvoir sur moi, parce que je vais vraiment m'énerver et ça risque d'être moins drôle. Va jouer avec ta pute et fous moi la paix. J'ai parlé assez fort pour que Cassie réalise que c'est d'elle dont je parle et elle commence à se lever pour s'affaler sur la table et essayer de m'attraper. Je la repousse sur le côté et elle crie de frustration lorsque son corps touche le sol.

— Espèce de garce, ne t'approche plus de lui parce que tu vas mordre la poussière.

— La plus à même de toucher la poussière, c'est quand même celle qui a le cul au sol, tu ne crois pas ? Je réponds ironiquement avec un sourcil relevé.

Oh c'est quoi ce bordel, au fond de la salle ! Le professeur interrompt son cours pou s'assurer que nous allions arrêter notre cirque.

Mais la sonnerie retentie et le professeur, n'a pas le temps de nous réprimander plus longtemps, pour la perturbation, parce que mes affaires sont déjà sur mon dos et je m'en vais d'un pas pressé sans même attendre les filles. Ils m'ont mis une fois de plus d'une humeur de chien, et finalement ma journée est entachée par leur connerie.

— Tu vas le regretter, putain ! J'entends Cassie hurler et je réussis à la voir se relever à l'aide d'une table. Je lui fais mon plus beau doigt d'honneur avant de passer la porte. 

Je suis satisfaite lorsque je vois Liam être tellement concentré sur moi, qu'il n'entreprend aucun mouvement pour l'aider à se relever. Le reste des cours se passe sans autre embuche. J'ai esquivé tout le monde pour le reste de la journée et il est l'heure de rentrer me préparer pour le travail. 

Revenge of RavenWhere stories live. Discover now