Chapitre 44

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Chapitre 44 : Beaucoup de personnes enfilent un masque.

Ayden

Ça fait maintenant plus de deux heures que nous travaillons dans la chambre de Sawer et je regarde distraitement la décoration de sa chambre. Bizarrement, je ne pensais pas qu'il serait du genre à faire des legos, alors que je regarde ce qui m'entoure, je me rends compte que Sawer a toujours une âme d'enfant, il n'a jamais réellement muri et je le vois dans son comportement de tous les jours.

— Ça aide à la concentration. Lorsqu'il remarque mon état de réflexions, il précise. Me plonger dans un lego par exemple, me permet d'arrêter de penser à tout ce qui se passe autour de moi et à oublier tous les problèmes de la vie.

— Comme si monsieur Mills pouvait avoir des problèmes. J'ai comme l'impression qu'il suffit que tu claques les doigts pour que tout le monde s'agite pour te satisfaire.

— J'aime bien quand tu prononces mon nom, comme ça, c'est excitant. Je lève les yeux au ciel, impossible de garder son sérieux plus d'une heure avec une personne comme ça. Mais non tu te trompe sur ce point. Tu sais très bien que depuis toujours tu as toujours influencé sur nous, pour ça. Je fronce les sourcils en me demandant de quoi il parle. On s'est beaucoup battu pour avoir ce que nous avons aujourd'hui. Même si je l'avoue que notre nom nous a tout de même aider à certaines occasions.

—Garde tes fantasmes pour toi, Sawer. Il sourit et baisse sa tête dans nos recherches. Quelques minutes plus tard il s'allonge sur le lit en soupirant. Je le rejoins, on mérite une petite pause, nous avons bien avancer, bien au contraire de ce que je m'étais imaginer d'ailleurs. En fin de compte, il est brillant. J'ai l'impression qu'avec moi, il ne me montre pas les mêmes facettes que les autres voient de lui. Je trouve ça agréable. Ce qu'il m'a dit juste avant me laisse tout de même perplexe et j'aimerais en apprendre davantage.

—Tu sais, je n'avais plus aucune fortune, plus de renommée, plus de pouvoir, en quittant les Etats-Unis. Nous avons dû renoncer à tout pour survivre. Comment c'était quand je suis partie ?

—Tu me parles de survie, alors que tu n'as aucune idée de ce que c'est. Après ton départ, nous ne savions plus quoi faire, c'était comme avoir perdu notre bouée. Les affaires ont failli nous noyer avec elles. Les mecs et moi avons dû faire beaucoup de sacrifice et redoubler d'effort pour faire remonter les bénéfices des entreprises. Ton père a laissé un gros bordel derrière lui, tu sais ?

— Mon père ? Pourquoi ? Il juste déplacer sa société dans un autre pays.

— Non il n'a pas fait que ça, il a laissé bon nombre de dettes derrière lui, que les créanciers ont épluché méticuleusement. Mais il s'est retenu de vous prévenir je suppose. Des gens se sont retrouvés à la porte, sans rien, nous avons dû dédommager toutes ces personnes. Plus personnes ne nous faisait confiance, nous n'avions plus de fournisseurs, ni partenaires.

Je n'arrive pas à savoir si c'est encore un mensonge de Sawer, pour nous enfoncer dans cette histoire, mais il paraît sincère. Et contre toute attente, je décide de lui laisser le bénéfice du doute. Nous gardons le silence quelques minutes, et je cogite à toute vitesse. Je suis persuadée que mon père me cache toujours beaucoup de secret. Est–ce que c'est pour ça que les garçons pensent que mon père est responsable ? Parce qu'ils pensent que lui a tout eu quand eux, ont tout perdu.

— Je suis désolé, pour ce que vous avez dû endurez. Mais vous savez très bien que vous venger sur moi ne vous fera pas justice. Mon père ne prendra jamais la responsabilité de tout ça.

— Mais qui a parlé de ton père, Ayden ? Tu n'arrêtes pas de parler de lui alors que nous n'avons jamais dit que c'était lui le coupable. Tu ne comprends décidément rien du tout. Mais je te promets que ça changera bientôt.

Je ne comprends effectivement pas ce à quoi il fait référence, et je ne compte pas passer ma vie à essayer de deviner comme par magie, s'ils me refusent leurs pensées, alors ils peuvent toujours courir pour que je m'acharne sur eux pour comprendre. Je me suis toujours surprise à penser que c'était de ma faute, qu'ils avaient arrêté de me parler parce qu'ils n'aimaient peut-être plus ma façon de penser ou peut-être juste que nous n'avions plus la même destinée mais apparemment il y autre chose. C'est fou comme les gens sont obligés de vivre avec des secrets, la vie serait tellement plus simple, si tout le monde disait les choses, sans détournements mais, ça n'arrivera, jamais parce que les gens en question, on souvent plus peur des répercussions de la vérité sur leur vie idéal mais pourtant fictive, que de l'influence néfaste qu'ont les mensonges sur leur vie qui pourtant est déjà touché. Mais ils préfèreront toujours le déni à l'acceptation. Dans notre situation, toute ma famille est dans le déni, et entre les garçons et moi, je ne pourrai même pas dire, qui y est le plus. Je suis coupé dans ma réflexion lorsque je sens le corps de Sawer remuer pour se relever. Il se tient devant le lit au niveau de ma tête, et me regarde par-dessus.

— Ça te dirait d'aller te baigner ? Je me retourne vers lui accouder sur mes avant-bras.

— Je n'ai rien avec moi, et je ne suis pas venu ici pour me baigner tu sais. Tu m'as trainé ici pour travailler, si nous avons fini, je rentre.

— Liam ! Je me crispe au ton aigu de son cri. Liam débarque quelques secondes plus tard.

— Tu me veux quoi, y a un problème ? demande-t-il encore accroché à la poignée de la porte entrouverte.

— J'ai proposé à Ayden d'aller se baigner mais elle n'a pas de tenue, tu ne veux pas lui montrer comment on fait dans ce cas-là. Je monte chercher des serviettes. Je ne comprends pas à quoi ils font allusion, je m'attends à ce que Liam aille chercher l'un de ces calçons ou dans le pire des cas, un maillots qu'une fille aurait oubliés ici, mais quand je vois son sourire perfide et sournois se dessiner, je commence à angoisser et je sais que ce ne va pas être ce que j'espérais.

— Qu'est-ce... D'un coup, Liam passe ses bras sous mon corps, l'un d'eux, me soutient sous les épaules quant à l'autre il vient se placer sous mes genoux. Il me soulève comme si je ne pesé pas plus lourd qu'un paquet de sucre. J'essaye de me débattre et de m'accrocher à l'embrasure de la porte quand il y passe mais sa force surpasse largement la mienne et je n'ai donc aucune chance, car je lâche bien trop vite à mon goût et subis la longue descente jusqu'au rez-de-chaussée. Je suis prisonnière de lui et bizarrement, je me rends compte que ce n'est pas seulement à ce moment que je le suis. Ça fait bien longtemps que je lui suis, d'eux, de leur emprise et je n'ai pourtant jamais chercher à me libérer. Parce que même si je refuse de l'avouer, j'ai toujours aimé leur appartenir.

Revenge of RavenWhere stories live. Discover now